
CHRONIQUE. Ce n’est pas le franc qui est fort, c’est le dollar qui est faible, clame la BNS. Ce qui explique en partie pourquoi celle-ci n’intervient pas sur le marché des changes. Mais ce qui montre aussi que la monnaie suisse, étonnamment, ne joue pas son rôle habituel en période troublée
«Ce n’est pas le franc qui est fort, c’est le dollar qui est faible.» Voilà ce que disait la semaine dernière Antoine Martin, membre de la direction de la Banque nationale suisse (BNS), après avoir annoncé un statu quo sur les taux d’intérêt. C’est sans doute vrai: le dollar flanche face à toutes les monnaies, ou presque, sous les coups de son propre gouvernement. Mais pour un exportateur suisse, déjà assommé par les droits de douane à 39%, cette rectification n’apporte pas grand-chose. Quel que soit le prisme par lequel on examine la relation entre les deux monnaies, sa facture, à la fin, elle, ne va que dans une seule direction: vers le plus salé.
Pour la BNS, pourtant, cela fait une différence notoire. Parce qu’elle ne peut pas aller à l’encontre des forces du marché si facilement, malgré ses coffres remplis de réserves de devises. Qui plus est quand on parle du dollar, la monnaie la plus liquide du monde. C’était d’ailleurs déjà compliqué face à l’euro: elle a dû mettre de plus en plus de milliards en jeu pour influencer sa monnaie. Mais ce n’est pas le sujet du moment. Une fois n’est pas coutume, le franc est étonnamment stable face à la monnaie unique.
Voir plus