
CHRONIQUE. Les récentes tribulations du géant orange trahissent-elles un éloignement des principes édictés par son fondateur? La réponse de notre chroniqueur
D’abord, en Suisse, on dit «la» Migros. Comme dans nos villages on parle de «la Thérèse» de chez «l’Jean». C’est un «la» de familiarité, avec un soupçon d’affection et de quasi-appropriation, renforcé par l’influence de l’allemand, «die Migros». Alors que chez nos voisins, on va chez Leclerc, à Intermarché, où chacun sait bien qu’il n’y est pas chez lui. Rien de surprenant donc à ce que l’annonce de la suppression de 400 emplois ainsi que la vente de Melectronics et bientôt de Micasa ou Do it Garden provoque un climat de peur auprès des employés, mais aussi un fort émoi chez les fidèles. Loin devant Coop, c’est avec Migros que les Suisses s’identifient le plus fortement, selon un sondage de l’institut d’études de marché GFK. Ils y retrouvent des valeurs qui leur sont chères: qualité, durabilité, prix raisonnables, capital sympathie. Au point que le sigle Migros Data apposé sur les produits depuis la fin des années 1960 est aujourd’hui passé dans le langage courant pour signifier toutes les dates de péremption, y compris des mandats politiques.
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