
Au-delà des considérations éthiques et politiques, la neutralité suisse a un coût économique. Les fabricants de composants techniques et de machines-outils sont en première ligne pour le constater. La joute d’influence ne fait que commencer
La pointe de l’iceberg. Et la montagne de glace est en train de fondre, aurait pu ajouter Matthias Zoller, secrétaire général du Cercle de travail «sécurité et économie» (CTSE), le lobby armement de la faîtière Swissmem (association de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux). Cette pointe émergente, c’est le recul massif des exportations de matériel militaire suisse, en baisse de près d’un tiers sur les deux dernières années, alors que la demande explose littéralement.
Reste la partie immergée. La grande question du moment est de savoir si les fabricants suisses pourront profiter des 800 milliards d’euros libérés par l’Union européenne. La réponse de Matthias Zoller ne laisse aucun doute: «Non!» Il complète d’un «mais» en raison de l’étalement dans le temps de ces investissements, ce qui laisse encore une fenêtre entrouverte, pour autant que le politique relâche son étreinte.
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