Scott Miller, l’ambassadeur des Etats-Unis à Berne, explique les raisons des sanctions prises contre deux avocats zurichois. Il tire un bilan de la coopération suisse dans l’application des sanctions visant la Russie depuis plus de deux ans
Fin octobre, l’ambassade des Etats-Unis à Berne informait par communiqué que deux avocats du cabinet zurichois Dietrich, Baumgartner & Partner étaient placés sur une liste de sanctions américaines. Leur faute? Selon Washington, ils ont créé des trusts et des entreprises permettant à des clients russes proches du Kremlin de contourner les sanctions visant la Russie à la suite de son agression de l’Ukraine. Malgré leur protestation, toute activité financière aux Etats-Unis leur est désormais interdite. Il s’agit du dernier avertissement en date des autorités américaines à l’encontre d’une profession dont le cadre légal, en Suisse, diffère de celui des banques.
«Depuis deux ans, nous exprimons nos inquiétudes envers les lacunes de la législation suisse anti-blanchiment concernant les avocats, explique l’ambassadeur Scott Miller. Ces deux individus ont été identifiés comme des soutiens actuels au financement du Kremlin dans son effort de guerre.» Un amendement de cette loi pour inclure les avocats, soutenu par le Conseil fédéral, est actuellement en discussion au parlement. Une première version avait été rejetée. Cette question, entre autres, sera discutée la semaine prochaine à Berne lors d’une réunion des ambassadeurs du G7 et de l’UE avec des représentants du Secrétariat à l’économie (Seco), chargé du suivi de l’application des sanctions, et du Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI).
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