
Les Etats-Unis traversent une zone de turbulence. Chaque camp reproche à l’autre de mettre en danger la démocratie et de vouloir le censurer. A Washington, la statue du Genevois Albert Gallatin veille. Son histoire pourrait servir d’inspiration
Lors d’un séjour à Washington au moment des élections de 2024, j’ai souhaité voir de près la Maison-Blanche. En m’y rendant, j’ai croisé un Genevois: Albert Gallatin (1761-1849). Sa statue de bronze trône seule devant le Treasury Building, le siège du Département du Trésor des Etats-Unis. Le bâtiment se trouve juste à côté de la Maison-Blanche. Sur le piédestal, le badaud lit avec surprise que Gallatin était, entre autres, un «Genius of finance» et un «Champion of democracy». Intrigué, je me demande alors ce qui a bien pu valoir pareil hommage à Gallatin, que plus personne, ou presque, ne connaît dans son pays de naissance.
Si le public romand se rappelle peut-être des prouesses de Jacques Necker (1732-1804) comme ministre des Finances en France, Gallatin est, lui, un mystérieux inconnu. Pourtant, son parcours est des plus remarquables. Dans sa biographie de Gallatin, Bénédict de Tscharner indique que «jusqu’à Henry Kissinger et Madeleine Albright au XXe siècle, il n’y aura plus, aux Etats-Unis, d’hommes d’Etat nés à l’étranger qui atteindront le niveau de notoriété et d’influence de Gallatin». Un temps, les billets de 500 dollars seront même à son effigie.
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