
CHRONIQUE. Le ralentissement de l’économie entraînera une baisse du prix du baril alors que les coûts de production, eux, sont à la hausse: tout cela pourrait finalement hâter la transition énergétique, écrit le géopoliticien de l’énergie Laurent Horvath…
Il n’aura fallu qu’un mot à Donald Trump pour mettre, involontairement, en pratique le concept de transition énergétique: «tariff»! Dans sa volonté d’égaliser les échanges commerciaux au niveau mondial et particulièrement avec la Chine en instaurant de nouveaux tarifs douaniers, le président américain est non seulement en train de déréguler les chaînes de production, mais également de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles à travers le globe.
Les échanges et les traités commerciaux entre les pays ne peuvent en effet fonctionner que grâce à l’omniprésence du pétrole. L’or noir a permis la spécialisation agricole et industrielle. Le climat et une main-d’œuvre spécialisée ou très bon marché ont permis à certains pays de se démarquer, leur donnant l’opportunité d’être ultra-concurrentiels dans la réalisation et la confection d’objets, de machines ou de nourriture. Le soja du Brésil, les avocats du Pérou, les tulipes du Kenya, les smartphones ou les panneaux solaires de Chine, les habits du Bangladesh sont quelques exemples pour en illustrer des milliers d’autres. La règle économique est simple. Pour que ce système d’échange fonctionne, il est nécessaire que les coûts de production ajoutés aux frais de transport par navires, avions ou camions, ne dépassent pas les coûts totaux d’une production locale dans le pays importateur.
Voir plus