
Quarante pour cent de ces roches riches en carbone seraient négociées en Suisse où 245 sociétés les commercialisent ou gèrent leur extraction dans le monde, notamment en Russie. Un livre met en lumière avec brio ces activités méconnues
Les dernières mines de charbon suisses ont fermé après la Deuxième Guerre mondiale et la Confédération n’importe quasiment pas de ces roches sédimentaires, sinon pour faire tourner quelques rares usines. Dans un livre paru en mai aux Editions Savoir Suisse, Adrià Budry Carbo, un enquêteur de l’ONG Public Eye et ancien journaliste du Temps, évoque pourtant une «Suisse sur des charbons ardents» (c’est son titre), le «pays du charbon» même.
Et pour cause, selon ses estimations 40% du charbon mondial est négocié sur sol helvétique (sans y transiter). La denrée énergétique est aussi largement extraite par des entreprises suisses. Glencore, son principal exportateur dans le monde, en tête mais pas que: l’auteur recense 245 sociétés en Suisse actives dans le secteur, la plupart dans les cantons de Genève, du Tessin et de Zoug. Des boîtes aux lettres souvent, mais aussi des poids lourds, de Trafigura à Mercuria (le négociant possède deux mines de charbon) au groupe russe SUEK.
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