L’Union européenne déploie des moyens financiers pour soutenir son industrie de la défense. La filière suisse espère pouvoir s’y greffer pour assurer sa pérennité et restaurer des relations entamées par les freins aux exportations
Depuis deux ans, la guerre en Ukraine pousse les pays européens à réévaluer leurs capacités de défense, et particulièrement celles de leur industrie de l’armement. En janvier, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, proposait un fonds de 100 milliards d’euros pour relancer les capacités de production de la base industrielle de défense européenne. Au début du mois, la Commission européenne a dévoilé un plan doté d’un premier budget de 1,5 milliard d’euros pour 2025-2027. Il ne s’agit que d’une partie des mesures européennes pour soutenir la recherche, le développement et la production d’armements dans l’optique de diminuer sa dépendance aux achats à l’étranger.
Face aux moyens qui se déploient du côté de l’Union européenne, certains se posent la question de savoir si la Suisse doit être de la partie. «La réponse à cette question est éminemment politique, précise d’emblée Matthias Zoller, secrétaire général de Swiss ASD, la branche de la faîtière Swissmem regroupant les entreprises actives dans les domaines de la sécurité, de la défense et de l’aéronautique. Il s’agit ici de renforcer la base industrielle pour les équipements militaires en Europe. L’objectif principal de la Suisse doit être de pouvoir exporter des biens d’armement à cet effet. Différentes voies, comme une participation financière ou technologique, sont envisageables. Mais cela doit faire l’objet d’une discussion.»
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