Le Gessien juge que le canton du bout du lac et le Genevois français ne sont pas arrivés à produire un projet de développement partagé. L’idée d’un territoire commun est devenue un mythe, développe-t-il dans un ouvrage
C’était le 3 novembre 1993. Les Girondins de Bordeaux, avec le tout jeune Zinedine Zidane floqué du numéro 7, affrontaient le Servette FC en Coupe d'Europe. Jean-Louis Meynet est monté dans sa vieille RENAULT 5, a quitté Saint-Julien-en-Genevois et s’est rendu avec ses amis au stade des Charmilles pour supporter les Grenat. Patatras! A l’approche de l’enceinte, la plaque minéralogique 74 les trahit. Ils sont contraints de parquer chez les Français et sont placés en tribune parmi les Bordelais. «La frontière nous avait mis hors-jeu», ironise-t-il.
Trente années plus tard, l’économiste Jean-Louis Meynet publie Le Mythe du Grand Genève, plaidoyer pour que Suisses et Français partagent enfin une vision commune de leur région. «L’effet frontière joue encore à plein, juge-t-il. D’un côté, la France dite voisine, territoire servant de Genève, dernier paradis du centre commercial dans l’Hexagone, qui a développé sans pilotage réel une économie du lotissement dérégulée et atomisée. De l’autre, une cité internationale pour partie hors sol qui puise une partie de sa main-d’œuvre dans son hinterland.»
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