
Les pays occidentaux investissent davantage dans leur défense, au détriment de l’aide au développement, tandis que le gel des programmes de l’agence américaine spécialisée, Usaid, a créé un vide, analyse Marcos Neto, du PNUD
Entre 2200 et 2300 milliards de dollars d’investissement par an. C’est la somme qui manque pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, avance Marcos Neto, du PNUD, le Programme des Nations unies pour le développement, que Le Temps a rencontré cette semaine à Genève. Mais le véritable problème n’est pas un manque d’argent, détaille le responsable des politiques et du soutien aux programmes du PNUD. La somme, certes astronomique, représente une fraction de l’économie mondiale ou du total des capitaux investis sur les marchés financiers. La véritable difficulté consiste selon lui à aligner les flux de capitaux vers les opportunités d’investissement qui favorisent la durabilité et le développement, et au niveau géographique. Face à une concurrence renforcée.
L’année dernière, seuls 2% des 2000 milliards de dollars investis dans les énergies propres sont allés vers l’Afrique. La plus grande partie de cette somme a été investie en Europe, aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine. C’est le résultat de deux tendances principalement, analyse Marcos Neto: «Nous assistons à une réorientation de l’aide publique au développement en Europe. Le Royaume-Uni a ainsi annoncé qu’elle passait de 0,5% à 0,3% du PIB, de manière à financer la défense.» L’Allemagne fournit un contre-exemple, avec la levée du frein à l’endettement votée en mars. «La nouvelle coalition a décidé de contracter 1000 milliards d’euros de nouvelle dette, dont une moitié financera la défense et l’autre les infrastructures, avec une réserve de 100 milliards pour le climat.»
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