Jean Arnault: «Le jour où Louis Vuitton rime avec horlogerie, c’est que nous ne vendons pas assez de sacs»

Le plus jeune des fils Arnault (groupe LVMH) poursuit la requalification des montres Louis Vuitton. Avec l’objectif clair de monter en gamme, pas en volume. Comme l’illustre la relance de la collection Escale

Louis Vuitton est une malle à luxe bien huilée, mais la montre lui a toujours résisté. Pas assez de visibilité. Pas assez de légitimité horlogère. Un positionnement pas assez tendu, étiré de la simple tocante à quartz jusqu’à la grande complication. La famille Arnault, majoritaire dans LVMH, a décidé de remettre le métier à jour. Et c’est le cadet, Jean Arnault, 26 ans, qui a hérité de ce terrain d’exercice. Il est entré dans le département en 2021 et multiplie depuis les coups d’éclat. Après avoir commencé par abandonner la montre à quartz pour se concentrer sur la mécanique, il y a eu la relance de deux marques aussi mythiques que dormantes, Gérald Genta et Daniel Roth. Toute la stratégie a été recentrée sur une approche manufacture, à travers l’atelier La Fabrique du Temps à Genève (la marque est parisienne, mais le pôle horloger est basé en Suisse), sur le credo «une montre, un horloger». En parallèle, un Prix international dédié aux créateurs indépendants (dont le premier lauréat est Raúl Pagès, au Locle) a été lancé, financé en partie par une collaboration inaugurale avec l’horloger genevois Rexhep Rexhepi.

Une spécialité dans une grande marque