
Depuis le XVIIIe siècle, l’horloger Pierre Jaquet-Droz reste dans les mémoires comme une figure centrale de la branche. Grâce à un repositionnement sur le très haut de gamme et des pièces uniques, la marque neuchâteloise renoue avec un passé mâtiné de disruption
Les montres Jaquet Droz font beaucoup parler d’elles depuis quelque temps. En coulisses, certains sous-traitants horlogers de La Chaux-de-Fonds s’inquiètent de voir l’entreprise ne plus tourner comme avant. Il faut dire que la marque, propriété de Swatch Group, a connu des années fastes, où le volume annuel dépassait les 2000 montres. De quoi justifier la construction d’un site de production dédié au Crêt-du-Locle (NE), où travaillent près de 50 personnes. Mais à l’heure actuelle, la production ne dépasse plus la centaine de pièces par an. Ce qui, dans le climat d’incertitude qui plombe le secteur en ce moment, est interprété comme un signe de crise.
Pour en avoir le cœur net, le magazine T a contacté le dirigeant, Alain Delamuraz. Celui-ci s’est montré rassurant et a tout de suite invité à vérifier sur place la bonne santé de la manufacture. La marque faisant partie de Swatch Group, aucun chiffre ne sort, mais tout le reste est confirmé et assumé. Le volume a bel et bien baissé. Logiquement, puisque Jaquet Droz a abandonné les produits de série, les collections et les catalogues, pour se consacrer aux pièces uniques, presque essentiellement réalisées sur commande. La marque a aussi coupé sa distribution. Elle comptait 172 points de vente dans le monde, ils ont été fermés.
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