
Développer le réseau de production de chaleur centralisée tout en assurant sa rentabilité n’est pas une mince affaire. Confrontés aux mêmes difficultés, les fournisseurs d’énergie romands s’activent malgré tout à son déploiement massif
Pompes à chaleur, chaudières au gaz, cuves à mazout ou fours à pellets… Bientôt de l’histoire ancienne? Peut-être bien. C’est en tout cas ce qu’espèrent les villes romandes avec la généralisation dans nos quartiers du chauffage à distance (CAD), un réseau thermique plus que jamais sous le feu des projecteurs. Il consiste à utiliser la chaleur excédentaire dégagée par de grandes installations de production (telles que des usines d’incinération) ou générée au moyen d’énergies renouvelables pour couvrir nos besoins en chauffage et eau chaude sanitaire.
Pourtant l’idée n’est pas nouvelle. En 1926 déjà, La Chaux-de-Fonds était la première ville de Suisse à se doter de son propre système. Mais, encouragé par la course effrénée contre le carbone dans laquelle s’est lancé notre pays, le CAD gagne du terrain dans tous les cantons romands, sans exception. Sa simplicité d’usage – pas d’achat d’énergie et d’entretien pour le consommateur et une durabilité qui avoisine les soixante ans – a fait de lui un allié de taille en vue d’une neutralité carbone en 2050. Propriétaires et professionnels du secteur vont donc s’habituer et prendre ce virage bien que, pour l’heure, cette solution se résume dans l’esprit collectif à des rues éventrées, des démarchages décuplés et une organisation qui reste à prouver.
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