COMBourse - Analyse graphique de l'actualite, des actions et des societes
 
CREER VOTRE COMPTE
Source : LeTemps.ch  (il y a 3 mois)

Effondrement de Credit Suisse: Merci à UBS!

OPINION. Pour Tito Tettamanti, le duo Sergio Ermotti-Colm Kelleher a fait la différence lors de la reprise de CREDIT SUISSE par UBS. Grâce à eux, la Suisse a évité une catastrophe bien plus grave que le «grounding» de Swissair. L’investisseur tessinois met aussi en garde: une réglementation bancaire excessive empêchera UBS d’être compétitive

Avec un tel titre, je suis parfaitement conscient que l’on ne gagne ni en popularité ni en sympathie. Cette provocation vise à contrer la croyance générale selon laquelle CREDIT SUISSE a été vendu à UBS pour une bouchée de pain, un quasi-cadeau. Une simple analyse de la transaction permet de constater que ce n’est pas vrai.

Tout d’abord, UBS aurait pu, si elle l’avait voulu, imposer des conditions beaucoup plus sévères, étant le seul acheteur possible. Peut-être d’ailleurs qu’un certain sentiment national et de responsabilité a joué un rôle. L’alternative aurait été la faillite de CREDIT SUISSE, avec des conséquences très lourdes pour notre économie, mais aussi pour la réputation de notre pays. Une faillite avec des procédures qui auraient traîné pendant des années et un impact négatif sur la Suisse bien plus important que l’effondrement de Swissair. Un grounding et une humiliation entrés dans l’histoire.

Le duo Sergio Ermotti-Colm Kelleher a fait la différence

Et la piste d’un repreneur étranger, d’une banque internationale? Une alternative pratiquement impossible! Seule UBS avait les possibilités et les connaissances pour prendre la décision en quelques jours et quelques nuits d’analyse et d’évaluation, et cela malgré les risques découlant de la calamiteuse gestion de Credit Suisse. Si UBS a pu et su le faire, c’est aussi grâce à son président du conseil d’administration, l’Irlandais Colm Kelleher. Banquier chevronné ayant derrière lui une carrière réussie aux Etats-Unis, il avait en outre l’expérience de situations similaires pour les avoir vécues. Atout supplémentaire: il a pu jouer la carte Sergio Ermotti. Pure produit «maison» qui avait restructuré avec succès UBS dans les années précédentes et mis en place une équipe compétente. Ce duo a fait la différence.

UBS a payé un prix global non négligeable, constitué non seulement des 3,8 milliards de francs déboursés, mais aussi de la prise en charge de 5,9 milliards de francs de pertes pour 2023 du côté de CREDIT SUISSE, et surtout du manque à gagner attendu en raison des charges liées à l’absorption. Le tout avec une marge de risque qui aurait pu rendre l’achat plus onéreux encore.

Le succès futur de l’opération, et d’UBS dans son ensemble, est entre les mains de la politique et des autorités fédérales

Avec la baisse de rendement liée à l’intégration de CREDIT SUISSE, l’objectif est maintenant de remonter lentement la pente jusqu’en 2026. Plusieurs conditions devront être réunies pour réussir. Tout d’abord, que la gestion d’Ermotti et de son équipe de direction soit solide, avec toujours ces éventuelles situations anormales sur les marchés qui caractérisent notre époque… Certes, si tout se passe bien à partir de 2027, l’opération pourrait s’avérer intéressante, notamment grâce à la compétence de l’équipe de direction. Mais nous ne pouvons certainement pas porter de jugement aujourd’hui. Même le marché boursier indique des valeurs d’actions qui confirment la confiance dans la gestion, avec toutefois une grosse inconnue qui freine le prix de l’action: la teneur des décisions que les politiciens prendront concernant la capitalisation de la banque.

Le succès futur de l’opération, mais aussi celui d’UBS dans son ensemble, est donc entre les mains de la politique et des autorités fédérales. Ils doivent décider si la Suisse veut et a intérêt à avoir une banque d’importance mondiale, avec des avantages et des risques potentiels. Des avantages pour la solidité de la place financière, pour des multinationales suisses opérant dans le monde entier, pour la réputation dont jouit directement une Suisse avec un champion bancaire, premier gestionnaire d’actifs au monde.

La Suisse bénéficie de l’excellence dans les domaines de la chimie, de l’alimentation et de l’électromécanique. Ces secteurs nous confèrent une autorité et un prestige international sans commune mesure avec notre taille, tout en étant la source de plusieurs milliards d’impôts versés dans les caisses publiques (2,6 milliards par an pour la seule UBS). La place financière emploie 250 000 personnes dans des activités qualifiées et bien rémunérées; si l’on ajoute les services connexes, le nombre d’employés s’élève à 480 000. Elle génère 74 milliards de PIB, qui dépassent les 100 milliards si l’on tient compte des activités auxiliaires.

La Suisse est à la croisée des chemins: conserver une place financière de niveau mondial ou le repli sur les opérations domestiques

Si la présence d’une UBS opérant avec succès au niveau mondial est considérée comme une priorité pour notre pays, il faut lui permettre de lutter à armes égales dans un environnement très compétitif. Face à la concurrence, en particulier américaine, il faut éviter de lui imposer des contraintes inutiles, comme des exigences excessives en matière de fonds propres.

La Suisse est à la croisée des chemins. Les responsables politiques doivent décider s’ils veulent conserver une place financière de niveau mondial, ou s’ils préfèrent se replier sur les opérations domestiques où nos plus grandes banques, telles que la Banque cantonale de Zurich, ainsi que de nombreuses autres, y compris étrangères, sont également actives avec succès.

Dans ce cas, UBS ferait bien de s’installer aux Etats-Unis afin de lutter à armes égales.


Jeudi 23 janvier 2025, 22h00 - LIRE LA SUITE
Partager : 
Mercredi 30 avril 2025
08h31

UBS enregistre un 1er trimestre en repli et poursuit l’intégration de Credit Suisse

LeTemps.ch
Vendredi 25 avril 2025
16h34

De Maga à Vuca, merci Miran !

Agefi.fr
Vendredi 04 avril 2025
10h04

Crédit Agricole: Indosuez WM se renforce en Suisse

Cerclefinance.com
10h04

Le Crédit Agricole renforce sa banque privée en Suisse

Agefi.fr
Jeudi 27 mars 2025
09h01

Témoin de la chute: «Qu’ils rendent leur argent»: le plus ancien collaborateur de Credit Suisse règle ses comptes

TribuneDeGeneve.ch
Mercredi 26 mars 2025
06h00

«Pour sauver Credit Suisse, il aurait fallu intervenir en 2015 ou 2016»

LeTemps.ch
06h00

Les sacrifiés de l’histoire américaine de Credit Suisse

LeTemps.ch
Vendredi 21 mars 2025
22h01

«Game Over», ou comment Credit Suisse est devenu irrécupérable

LeTemps.ch
Mercredi 19 mars 2025
06h01

Révélations sur Credit Suisse: Une ex-cadre amendée par le Département fédéral des finances

TribuneDeGeneve.ch
Mardi 18 mars 2025
21h00

Deux ans après la chute de Credit Suisse, UBS et la Confédération ne parlent plus la même langue

LeTemps.ch
Lundi 17 mars 2025
20h03

Deux ans après Credit Suisse, UBS veut convaincre de sa solidité

Agefi.fr
Dimanche 16 mars 2025
22h00

Fabien Liegeois: «Les obligations AT1 de Credit Suisse ont eu un effet pervers»

LeTemps.ch
14h00

Credit Suisse aurait refusé des offres de rachat l'année précédant son naufrage

LeTemps.ch
Vendredi 07 mars 2025
10h01

Comptes nazis en Suisse: L’Argentine appuie l’enquête américaine sur Credit Suisse

TribuneDeGeneve.ch
Lundi 03 mars 2025
17h02

Régulation bancaire: La chute de Credit Suisse revient hanter le parlement

TribuneDeGeneve.ch





Bons Plans Investissement et Trading
Recevez sur votre messagerie notre sélection des bons plans en investissement et trading :


Le marché du manga s’essouffle en France, des librairies spécialisées contraintes de fermer 23 avril
LePoint.fr
Virginie Fauvel (Harvest) : «Nous voyons le bout de la crise !» 27 avril
Agefi.fr
Les sept reproches de Donald Trump à la Belgique pour justifier ses droits de douane 08 avril
Lalibre.be
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf 02 avril
Agefi.fr
Ardian aurait repoussé la levée de son fonds VII 09 avril
Agefi.fr
Bernard Arnault aurait des vues sur l’hôtel particulier de Jérôme Seydoux 16 avril
Lefigaro.fr
Affaire Harvest : les hackeurs ont fait fuiter les données sur le darkweb  13 avril
Agefi.fr
«Patrick Drahi veut tourner la page des télécoms en France»: la possible mise en vente de SFR met le secteur en effervescence 07 avril
Lefigaro.fr
300 milliards pour Apple, 210 pour Nvidia, 14 pour Nike... Les pertes boursières colossales des géants américains à Wall Street 04 avril
Lefigaro.fr
Les géants américains de la tech, victimes collatérales des droits de douane de Trump 03 avril
Lefigaro.fr
Bolloré: trois offres déclarées non conformes par l'AMF 22 avril
Cerclefinance.com
La reprise d’Axa IM pourrait coûter plus cher en capital à BNP Paribas 11 avril
Agefi.fr
IA, concurrence aiguisée, gestion de ses stars... À 20 ans, YouTube fait face à de nouveaux défis 21 avril
Lefigaro.fr
Pour couper dans les dépenses de santé, la Cour des comptes prescrit l’amputation 18 avril
Alternatives-economiques.fr
Axel Dumas, timonier discret et déterminé du géant du luxe Hermès 17 avril
Lalibre.be











2007 - 2025 | COMBourse.com