Doit-on s’habituer à un niveau de volatilité plus élevé sur les marchés ?
L’orthodoxie macroéconomique est bousculée par un nouveau cadre politique et un monde plus complexe. Quatre sujets vont peser sur la volatilité des marchés. Après vingt ans sans forte croissance ni inflation, le Covid a déclenché la fin de la « grande modération » macroéconomique. Les prémices étaient antérieurs, quand les conséquences de la globalisation ont commencé, vers 2015, à influencer l’équilibre mondial : la Chine a acquis et développé les technologies, avec le risque que ce soit elle, et non plus les Etats-Unis, qui établisse les normes technologiques. Les politiques particulières pour se protéger ou contrer ces mouvements, comme avec les tarifs douaniers de l’administration Trump, vont affecter l’activité et l’inflation, limiter les bienfaits de la mondialisation et exacerber la volatilité. Deuxièmement, les changements d’équilibre obligent les décideurs à repenser les priorités des politiques nationales : avec un monde plus autocrate et des démocraties fragilisées, les dépenses dans la défense reviennent sur le devant de la scène. Au détriment du modèle social en Europe. Troisièmement, concurrence technologique et politiques de souveraineté vont engendrer des bouleversements : le recentrage des économies à un niveau plus local peut remettre en cause l’intérêt d’avoir un marché financier mondialisé. Des marchés financiers plus morcelés seront facteurs de volatilité. Enfin, il ne faut pas oublier les risques liés au climat. Les indicateurs se dérèglent rapidement, les Etats-Unis ferment les agences statistiques sur le sujet mais les événements peuvent s’accélérer.