
Le débat sur le salaire minimum fait rage sous la coupole fédérale. A Genève, il n’est plus possible d’attribuer des jobs d’été, alertent des patrons, auxquels les syndicats rétorquent que l’été ne doit pas être une occasion de sous-enchère salariale
«Nous engageons trois fois moins d’étudiants l’été qu’auparavant à cause du salaire minimum genevois, se désole Sébastien Aeschbach. Pour remplacer nos vendeurs en vacances l’été, nous donnions l’occasion à des jeunes sans expérience de gagner un joli salaire, autour des 18 francs de l’heure, décrit le directeur des Chaussures Aeschbach à Genève. Mais on ne peut pas se permettre de payer aujourd’hui des étudiants, qui mettent un moment à devenir opérationnels, presque comme nos collaborateurs, qui ne seraient payés qu’entre 7 et 20% de plus. C’est une question d’éthique.»
Sébastien Aeschbach n’est pas le seul patron genevois à remettre en question l’application du salaire minimum pour les jobs d’été: entré en vigueur en 2020 à la suite d’une votation populaire, le salaire minimum genevois, qui ne s’applique pas aux moins de 18 ans, est de 24,48 francs aujourd’hui car indexé au coût de la vie. «Pour ce prix, nous pouvons faire appel à des collaborateurs auxiliaires, déjà formés, et tout de suite efficaces», souligne-t-il.
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