
Le secteur du bâtiment romand n’échappe pas à la vague de l’IA. Architectes, entrepreneurs, promoteurs et régies explorent ces outils. Gagner du temps sans renier le savoir-faire humain: telle est leur promesse, encore pleine d’inconnues
«Nous sommes convaincus que l’IA va profondément transformer notre métier à moyen terme. Nous avançons avec vigilance, mais aussi curiosité», explique Eva Siebmanns, architecte associée du bureau lausannois A-rr., responsable des volets administratif, financier et IT. Une conviction qui s’est concrétisée il y a un an et demi avec la création d’un petit groupe interne chargé d’observer, tester et évaluer les nouveaux outils numériques, notamment ceux basés sur l’IA générative. L’objectif: comprendre comment cette technologie peut accompagner le travail de conception sans en altérer l’essence. Chez A-rr., l’IA est utilisée avec parcimonie, et surtout là où elle n’interfère pas avec les processus créatifs. «Nous ne l’utilisons pas pour la partie conceptuelle. Chaque projet est unique, souvent destiné à accueillir du public, et il exige une approche sur mesure», insiste Jean-Patrick Chatelain, designer d’intérieur et associé du bureau.
Pour l’instant, l’IA est cantonnée aux tâches administratives, techniques ou répétitives: génération de tableaux, analyse de données, aide à l’exécution d’applications avec la programmation en langage Python. Des usages qui permettent de gagner du temps sans sacrifier la rigueur ni l’expertise humaine. Cette quête d’efficacité concerne l’ensemble des acteurs de la construction. La Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) a récemment mis en place une formation spécifique à l’IA, destinée aux professionnels du secteur. «Très vite, nous avons constaté une forte demande pour mieux comprendre ces outils, leurs limites et surtout leur utilité concrète au quotidien», explique Esther Gross, cheffe du Service formation continue à la FVE.
Voir plus