
Figure de la joaillerie contemporaine, la Française a développé une signature singulière tout en rondeurs et en abstraction. Des lignes sinueuses à l’image d’un parcours inattendu. Mais toujours maîtrisé
Le meilleur mannequin, c’est elle. Le constat n’est pas tant anatomique, bien que son cou, ses poignets, ses phalanges et ses lobes d’oreilles soient ravissants. Il s’agit d’autre chose. Une manière inattendue d’associer les bagues, de marier deux colliers ou d’accumuler bracelets et boucles d’oreilles. Autrement dit, personne ne semble porter les créations Charlotte Chesnais aussi bien que Charlotte Chesnais. «Je pense que c’est vrai! s’amuse la designer. Simplement parce que je passe mon temps à essayer mes pièces pour les évaluer et avoir des idées. Cela fait partie de mon processus de travail.» Résultat: dans le showroom parisien de la marque, espace épuré aux airs de galeries de design, les visiteurs demandent souvent à prendre la créatrice en photo. Pour s’inspirer ou en inspirer d’autres sur Instagram, le réseau social de la vie esthétisée.
Charlotte Chesnais, 40 ans, joue volontiers le jeu. Face à la multiplication des acteurs sur le marché du bijou – notamment les maisons de luxe –, l’entrepreneuse connaît l’importance d’incarner une marque qui porte son nom. Pour autant, son apparence n’est pas une obsession. En cette semaine de la haute couture, au mois de juillet, elle débarque sans fard ni aucun autre artifice. Sandales plates, jupe fluide sous les genoux, t-shirt blanc. Ne pose aucune question sur la séance photo qui suivra. Pour cette mère de trois petits garçons (dont des jumeaux), le temps et l’énergie sont comptés.
Voir plus