
Nous connaissons mieux l’histoire des autres que la nôtre. Notre chroniqueur vous invite à remédier à cette faiblesse en prenant votre bâton de pèlerin: et si, pour comprendre la Suisse, vous la visitiez?
En sortant de la gare de Zurich, on fait face à une statue imposante, celle d’Alfred Escher. Au milieu du XIXe siècle, cet entrepreneur zurichois fut à l’origine de plusieurs évolutions décisives. Notamment du réseau ferroviaire. La Suisse n’est pas encore la nation riche que nous connaissons, Alfred Escher doit aller chercher des financements à l’étranger. C’est ainsi qu’est fondé l’ancêtre du Credit Suisse. Autre problème, les ingénieurs manquent. Pour y remédier, une Ecole polytechnique fédérale voit le jour. Alfred Escher se met ensuite en tête de faciliter les échanges à travers les Alpes, en faisant creuser le tunnel du Gothard. Son influence est alors telle que certains, non sans jalousie, le surnomment «le roi de Suisse». Or, aujourd’hui, sa statue est poliment ignorée et hormis dans des cercles restreints, Alfred Escher est redevenu un inconnu. Il n’est qu’un symbole de la déconnexion avec notre passé. Jugée peu attractive, l’histoire suisse a largement disparu des programmes scolaires. Il est désormais normal que les Suisses ne sachent pas grand-chose de leur propre histoire. Alors même qu’elle regorge d’anecdotes passionnantes.
Une terre d’émigration
Voir plus