
Le géant américain, en perte de vitesse en Chine, cède 60% de ses parts à un partenaire local pour relancer sa croissance. Nestlé, son partenaire industriel, subit aussi le ralentissement chinois
Même si les guirlandes et mélodies de Noël se sont déjà emparées du lieu, c’est le calme plat au Starbucks du Pacific Century, tour de verre pour salariés chinois de BOEING, Fujitsu et Nokia, en plein cœur de Pékin. Comment expliquer cette désertion? La lassitude peut-être, face aux inamovibles caramel macchiato et matcha latte. Ou tout simplement les prix disproportionnés, à partir de 4 francs, dans une ville où le salaire mensuel médian ne dépasse pas les 769 francs. Ce contraste entre décor occidental festif et fréquentation en berne illustre, à sa manière, les limites d’un modèle globalisé confronté aux réalités locales.
A présent, Starbucks ne contrôle plus que 14% du marché chinois contre 34% en 2020. Pour stopper le déclin, le géant américain du café, dont la Chine est le deuxième marché, vient de céder 60% de ses parts à Boyu Capital, un fonds d’investissement chinois basé à Hong Kong, pour 4 milliards de dollars. L’enseigne espère retrouver le cœur des Chinois en sinisant sa gamme au maximum et accroître sa présence hors des grandes métropoles, en visant 20 000 boutiques à terme. Un changement de stratégie alors que la firme de Seattle possédait 100% de ses 8000 magasins chinois, longtemps persuadée qu’un contrôle total de sa branche locale lui assurerait une meilleure maîtrise du marché. Mais c’est sans compter sur l’ascension fulgurante de Luckin Coffee, rival local devenu omniprésent en Chine avec 27 000 boutiques, sans parler de Cotti, Manner et Grid, d’autres féroces concurrents.
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