
Les CFF abandonnent l’axe est-ouest dans le transport combiné. La liaison à travers les Alpes est maintenue: entre Dietikon (ZH) et Stabio (TI), les containers seront transportés par le rail. Avant et après ces deux terminaux, ils prendront la route
CFF Cargo va biffer 65 postes à plein temps dans le transport de marchandises. Deux tiers des suppressions affectent le Tessin, un tiers la Suisse alémanique. En cause, l’activité de transport combiné déficitaire. Deux terminaux seront fermés en Suisse romande, qui n’est pas touchée par les suppressions d’emplois.
Les CFF abandonnent l’axe est-ouest dans le transport combiné, ont-ils annoncé mardi matin. La liaison à travers les Alpes est maintenue: entre Dietikon (ZH) et Stabio (TI), les containers seront transportés par le rail. Avant et après ces deux terminaux, ils prendront la route.
Cette mesure signifie aussi la fin de huit terminaux à Bâle, Oensingen (SO), Gossau (SG), Widnau (SG), Renens (VD), St-Triphon (VD), Cadenazzo (TI) et Lugano (TI). Le transport combiné enregistre un déficit annuel d’environ 12 millions de francs, pour un chiffre d’affaires de 18 millions.
Les suppressions de postes, d’ici fin 2025, touchent le personnel de locomotive et de manœuvre ainsi que celui du contrôle technique. Les licenciements doivent rester l’exception et des mutations internes sont prévues.
Deux trains par jour
Avec ce repositionnement en profondeur du fret, l’entreprise entend réduire ses coûts de 60 millions de francs par an d’ici à 2033, précisent-ils dans un communiqué. La nouvelle offre combinée nord-sud sera mise en place d’ici à 2026 selon le concept «Suisse Cargo Logistics».
D’après Alexander Muhm, responsable du trafic marchandises des CFF, cette ligne est très demandée. A l’avenir, un train de onze wagons devrait circuler chaque jour vers le nord et vers le sud.
Si l’essai technique entre Dietikon (ZH) et Stabio (TI) s’avère concluant, l’offre en trafic combiné sera étendue à long terme sur l’axe est-ouest conformément au même concept. Ce qui permettra notamment la poursuite du terminal trimodal Gateway Basel Nord.
Par cette restructuration, qui stabilise financièrement le coûteux transport combiné, les CFF disent respecter les directives de la Confédération selon lesquelles ce système doit être exploité de manière à couvrir ses coûts.
Les 65 postes à plein temps supprimés s’ajoutent aux 80 emplois dont la suppression dans les secteurs opérationnel et administratif avait déjà été annoncée en février. Les suppressions de postes s’effectueront aussi socialement responsable que possible. Pour ce faire, les CFF précisent avoir élaboré des solutions en collaboration avec les partenaires sociaux dans le cadre de la convention collective de travail (CCT).
Le Syndicat du personnel des transports condamne un «coup de rabot»
Le Syndicat du personnel des transports (SEV) condamne cependant le «coup de rabot» chez CFF Cargo. Il exige un «business plan crédible». Un démantèlement aussi radical représente une perte dangereuse de savoir-faire et «met en péril le transfert du trafic marchandises de la route vers le rail, qui s’impose de toute urgence», écrit le syndicat.
Le SEV demande à CFF Cargo de renoncer à cette réduction de personnel. Des alternatives existent: le personnel dont les possibilités d’engagement sont insuffisantes pourrait être temporairement transféré dans d’autres entreprises, notamment au sein du groupe CFF.
Il est clair que les collaborateurs de plus de 58 ans resteront dans l’entreprise conformément à la convention collective de travail, de même que tous les mécaniciens de locomotive, a assuré Alexander Muhm. Les négociations se poursuivent jusqu’à la fin de l’année. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’on saura combien de personnes seront licenciées.
Malgré ces suppressions, «nous restons attachés au trafic marchandises», a souligné le responsable du trafic. Le transit fonctionne très bien, les trains complets sont également dans les chiffres noirs. Reste le problème du trafic de wagons complets isolés, déficitaire. Dans ce domaine, des négociations sont en cours avec les clients en vue d’une augmentation des prix, précise M. Muhm.
Les CFF emploient aujourd’hui environ 35 500 collaboratrices et collaborateurs, soit près de 3000 de plus qu’en 2019. CFF Cargo Suisse compte, lui, environ 2250 postes à temps plein, dont 50 dans le domaine du trafic combiné.