REVUE DE PRESSE. L’ouvrage titanesque reliant la France à la Grande-Bretagne s’est achevé le 6 mai 1994. L’occasion de se plonger dans la presse et nos archives pour commémorer l’événement
«Le rêve devient réalité». Le 6 mai 1994, feu Le Journal de Genève titrait ainsi sa une pour célébrer la fin d’un chantier titanesque qui aura duré sept ans. Avec ses 50,46 kilomètres de longueur, il est toujours aujourd’hui le tunnel avec la section sous-marine la plus longue du monde. Un exploit d’ingénierie qui mettait fin à une utopie vieille de plus de 200 ans, lorsque l’ingénieur Nicolas Desmarets lance, le premier, l’idée d’un tunnel en 1751. Taquin, le journal précise néanmoins que ce n’est pas la première fois qu’il est possible de rallier la Grande-Bretagne à la France sans prendre le bateau ou l’avion. Il y a 8000 ans, durant la dernière ère glaciaire, il était en effet possible de traverser la Manche à pied.
La percée de cet immense tube trotte dans la tête des Français et des Anglais depuis un bon bout de temps. Rien que «depuis le début du XIXe siècle, près de 138 projets ont été recensés», précise France Info, avec certains ayant reçu un aval en plus haut lieu. En 1856, les plans de l’ingénieur Thomé de Gamond reçoivent par exemple un «accueil favorable de Napoléon III et de la reine Victoria (qui avoue son mal de mer à chaque traversée)». Le tunnel sous la Manche, c’est aussi l’histoire d’un nombre incalculable de projets avortés, avec un rétropédalage monumental en 1975 qui a failli faire capoter le chantier définitivement, lorsque «le Gouverment britannique, alors travailliste, décide d’abandonner le projet d’une liaison ferroviaire», raconte encore le Journal de Genève.
Voir plus