
Le silence règne autour du réacteur soleurois, coupé du réseau pendant une période record de neuf mois. Sa fermeture intervient dans un moment critique de l’histoire du nucléaire en Suisse. Reportage
Cela faisait une décennie qu’aucun photographe n’était venu ici. Dans cette fabuleuse arène ronde. Un diamètre de 114 mètres, des parois circulaires qui montent en se resserrant avant de s’écarter au sommet, à 150 mètres du sol. En temps normal, on peut pénétrer dans ce lieu, mais pas longtemps car l’humidité y est comparable à celle d’un hammam et on ne voit rien. Tout est voilé par de la vapeur d’eau, ce nuage typique des centrales nucléaires dotées d’une tour de refroidissement et qu’on distingue des kilomètres à la ronde.
Mais, aujourd’hui, Gösgen est à l’arrêt et tous les détails de l’intérieur de la tour sont visibles. Son mur rond majestueux. Sa couleur or et bronze est due à des algues qui ont séché, et qui tombent lentement mais sûrement. Rien d’autre ne bouge. Il n’y a de bruit que celui de l’écho de nos voix qui tourbillonne. En haut, un jeu de lumière avec le soleil forme un second cercle à côté du toit ouvert.
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