
Le réseau Après-GE, qui rassemble les structures actives dans l’économie durable, fête ses 20 ans. Si des espoirs de développement sont toujours là, la crise sanitaire a démontré l’attrait de cette forme «d’économie responsable», pas totalement étanche aux aléas conjoncturels
Un écart de 1:5 entre le plus bas et le plus haut salaire d’une entreprise, contre une moyenne de 1:143 en Suisse? Tel est l’un des principes défendus par Après-GE, la faîtière de l’économie sociale et solidaire (ESS) de Genève, qui rassemble 500 entreprises et emploie près de 6000 personnes. Fondée en 2004, la faîtière est aujourd’hui passée de l’expérimentation au statut d’entité reconnue dans l’accompagnement de projets économiques alliant les fondamentaux d’une activité durable: lucrativité limitée, gouvernance partagée, intérêt collectif et plus-value sociale.
Mais, aussi vertueuse soit-elle, l’économie sociale et solidaire n’est pas plus indépendante des cycles conjoncturels que sa grande voisine «conventionnelle». Entre inflation et ralentissement économique, les acteurs des circuits courts connaissent aujourd’hui eux aussi certaines difficultés. Même si deux personnes sur trois se disent prêtes à changer leurs habitudes de consommation pour favoriser une économie locale et durable, selon une récente étude commandée par Après-GE, les choses se corsent lorsque les produits proposés par ces filières s’avèrent plus onéreux pour les ménages. Le secteur alimentaire en est un exemple. Si les fermes urbaines ont connu un énorme succès lors de la crise sanitaire, leurs systèmes de ventes directes se sont effondrés ces deux dernières années.
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