Introduit dans cinq cantons, le salaire minimum n’a pas eu d’effet négatif. Mais il est menacé par le parlement, qui a demandé au Conseil fédéral de faire prévaloir les conventions collectives. Genève se battra pour faire respecter le vote populaire
Voilà trois ans que le salaire minimum a été introduit à Genève, à la suite de son approbation par 58% de la population. A ce jour, il n’a pas provoqué de hausse du taux de chômage, ni ralenti sa baisse. En revanche, il a bénéficié à près de 20 000 employés, ou 6,2% des salariés du canton, dont la rémunération était inférieure, surtout dans des métiers très féminins comme la restauration, l’hôtellerie, la coiffure et les soins de beauté. Ce constat «correspond à ce qui s’observe ailleurs en Suisse et à l’étranger, notamment aux Etats-Unis», explique l’économiste Sylvain Weber. Lequel a détaillé jeudi, avec deux de ses collègues, une étude menée par l’Université de Genève et la Haute école de gestion (HEG), sur mandat de l’Etat de Genève.
Les données examinées n’ont révélé qu’une seule incidence, jugée minime, de l’entrée en vigueur du salaire minimum, établi à 24 francs de l’heure en 2023: le chômage des 18-25 ans n’a pas diminué autant qu’il aurait dû. «Il est possible que ce phénomène provienne de la baisse des «faux stages», déguisés en «vrais emplois», permettant de limiter la rémunération des jeunes», avance Davide De Filippo, président de la Communauté genevoise d’action syndicale.
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