Récession, inflation, crises internationales: les investisseurs ne sont pas à la fête. Sur les marchés financiers, le climat se rafraîchit sensiblement. Il est donc grand temps de réorienter ses placements en actions ou en obligations, en fonction des circonstances
Le constat n’est pas particulièrement empathique et ne brille pas non plus par son éthique, mais le récent conflit au Proche-Orient ne provoque, jusqu’ici, que de faibles baisses des cours sur les marchés financiers. «Cela ne devrait pas changer, tant que le conflit est limité à Israël et à la bande de Gaza», estime Martin Eichler, chef économiste de BAK Economics. L’histoire a montré que les conflits géopolitiques locaux et d’autres chocs exogènes ne provoquent que des baisses passagères des marchés des actions. Ainsi, après les attaques contre le World Trade Center ou les guerres en Irak et en Libye, les cours ont subi une baisse brutale, mais de courte durée. Douze mois après ces événements, les taux directeurs mondiaux avaient déjà retrouvé une croissance positive.
Face à la situation tendue au Proche-Orient, les économistes n’ont par conséquent actuellement qu’une seule inquiétude: celle liée au prix du pétrole. «Jusqu’ici, la situation au Proche-Orient ne s’est pas étendue à d’autres pays, de sorte que l’augmentation du prix du pétrole est restée limitée. Aussi longtemps que cette situation perdure, nous ne nous attendons pas à des conséquences importantes pour l’économie mondiale», affirme César Pérez Ruiz, Chief Investment Officer chez Pictet Wealth Management. Si la guerre entre Israël et le Hamas devait malgré tout dégénérer et notamment s’étendre à l’Iran, un pays susceptible de détenir l’arme atomique, cela pourrait non seulement faire exploser le prix du lubrifiant de l’économie mondiale, mais aussi faire plonger rapidement et violemment l’économie mondiale. «Une guerre ouverte entre plusieurs Etats jetterait probablement la conjoncture mondiale, déjà mal en point, dans une profonde récession», craint Martin Eichler, du BAK.
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