L’histoire du fabricant de machines-outils de Moutier a toujours été faite d’une alternance entre périodes fastes et creuses, ainsi que de rapprochements avec des concurrents. La fusion avec Starrag vient ajouter un chapitre à cette longue histoire
Dans la villa Junker, qui abrite le Musée du tour automatique de Moutier, l’histoire de Tornos s’étale sur les murs, tandis qu’au centre des pièces se dévoilent les machines qui ont fait la renommée de la ville à l’international. Situé à proximité immédiate de l’usine du fabricant qui vient de fusionner avec le groupe saint-gallois Starrag, l’établissement conserve la mémoire d’une épopée industrielle entamée il y a 140 ans, avec la création de Junker & Cie. Nicolas Junker se lance alors dans la fabrication en série de machines à décolleter destinées à répondre aux besoins d’une industrie horlogère en plein développement.
«C’était un bon mécanicien, mais pas un très bon gestionnaire, et la faillite est déclarée en 1905», raconte le conservateur du musée, Stéphane Froidevaux. Deux ans plus tard, Nicolas Junker se suicide en se jetant dans le Léman. Son usine est reprise par de nouveaux associés, dont son fils, tandis qu’une concurrence se développe avec les ateliers Bechler et Pétermann, qui uniront leur destin avant de se séparer sur fond de bataille de brevets. Les autres fabricants de machines-outils de Suisse se détournent de ce marché, et Moutier devient la capitale mondiale du tour automatique, qui permet d’usiner en série et avec une grande précision de petites pièces mécaniques.
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