Sur les terres de Mercedes à Stuttgart, où se réalise l'ambition du tout électrique
Si les constructeurs chinois de voitures électriques ont une longueur d’avance, l’industrie allemande met les bouchées doubles pour être compétitive. La firme de Stuttgart ne laisse plus planer le doute: son avenir est «Electric First»
Il faut montrer patte blanche et enfiler des chaussures spéciales pour visiter le «Zelllabor», un laboratoire ultramoderne qui travaille sur les cellules de batteries de voitures électriques. A l’intérieur, des chimistes et ingénieurs des matériaux en blouse blanche sont affairés à développer, à partir de cellules achetées en Chine (CATL), en France ou ailleurs les meilleures batteries possibles pour les neuf modèles électriques de Mercedes. Ils sont une cinquantaine à y œuvrer. Les mains enfouies dans des boîtes à gants pour travailler sous haute protection dans une atmosphère d’argon hautement purifiée, une collaboratrice s’occupe de feuilles de cathodes qui serviront à l’assemblage de batteries comprenant environ 300 à 400 cellules. Ces dernières sont remplies d’électrolytes. Dans un autre coin du laboratoire, des machines mélangent cathodes d’un côté, anodes de l’autre. Les mesures de propreté sont draconiennes. La qualité des batteries est en jeu. La prestigieuse marque allemande entend éviter à tout prix un incident tel qu’une batterie qui prendrait feu. L’époque des ateliers mécaniques où l’odeur âcre d’huile et de graisse saisissait les narines semble décidément bien révolue.