Après une longue période de taux négatifs, l’ensemble de l’écosystème des fintechs a dû faire face à leur remontée. Toujours à la recherche de rentabilité, les néo-banques multiplient les services
Après des années de croissance rapide, les néo-banques sont encore à la recherche de leur rentabilité, ou cherchent à la stabiliser. En Europe, l’allemande aux 8 millions de clients N26 indiquait en novembre dernier espérer atteindre une «rentabilité mensuelle globale» au second semestre 2024. Sa principale concurrente en Europe, la britannique Revolut, qui revendique plus de 40 millions de clients, a enregistré un bénéfice pour la deuxième année consécutive en 2022 à 5,8 millions de livres (6,6 millions en francs). Un chiffre publié en décembre 2023 seulement, mais en forte baisse par rapport à 2021, où il s’élevait à 26,3 millions de livres. Les résultats pour l’année passée ne sont pas encore disponibles mais «nous prévoyons des bénéfices nettement plus élevés pour 2023, et nous devrions doubler notre chiffre d’affaires», indique un porte-parole de la néo-banque. Pour les derniers résultats publiés, le chiffre d'affaires de Revolut était de 1,1 milliard de livres (1,2 milliard de francs), contre 786 millions en 2021.
Contrairement à Revolut, N26 a vu son développement entravé. En 2021, la BaFin, l’autorité fédérale allemande de supervision financière, lui interdit d’intégrer plus de 50 000 nouveaux clients par mois, l’accusant de ne pas faire assez d’efforts pour lutter contre le blanchiment d’argent. Une mesure qui a été légèrement assouplie en fin d’année dernière. En revanche Revolut est toujours en attente de l’obtention d’une licence bancaire, demandée il y a trois ans, au Royaume-Uni. «Pour des acteurs tels que N26 ou Revolut, la croissance reste centrale pour le moment, souligne Andreas Dietrich, professeur de finance à la Haute Ecole lucernoise (HSLU). Par conséquent, ne pas pouvoir bénéficier pleinement des économies d’échelle [engendrées par la croissance du nombre de clients, ndlr] est une situation très inconfortable pour une néo-banque, qui dépend aussi de la patience des investisseurs.»
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