ÉCLAIRAGE. Depuis les chocs pétroliers, la part des dépenses publiques dans le PIB ne cesse de croître en Occident. Avec les tensions géopolitiques, le mouvement tend à s’accélérer
Le profane pourrait croire un instant qu’il s’agit du triomphe du keynésianisme. A quelques nuances près. A la vue des milliards déversés par l’administration Biden sur une économie en surchauffe, John Maynard Keynes, le père de ce courant né au début du XXe siècle qui recourt aux politiques budgétaires et fiscales pour lisser les cycles conjoncturels, aurait probablement plutôt affiché une moue sceptique. Selon ses préceptes, Washington aurait probablement dû se faire un peu plus discret et profiter de cette période de haute conjoncture pour redresser les finances de l’Etat mises à mal par la crise provoquée par le covid. Mais voilà, le président démocrate devait aussi «servir» l’aile gauche de son parti qui avait contribué à le faire élire.
Depuis que la pandémie a éclaté, il y a bientôt quatre ans, la présence étatique dans l’économie semble toujours plus insistante. La dépendance en semi-conducteurs envers Taïwan devient dangereuse? En France, en Allemagne ou aux Etats-Unis, les deniers publics pleuvent pour construire de nouvelles usines. La transition énergétique doit être accélérée? Les mêmes Etats sortent leurs chéquiers. Se demandant au passage s’il ne faudrait pas aussi directement les garder dehors pour soutenir les meilleurs candidats à la course à l’IA (intelligence artificielle). Histoire de ne pas rater ce que beaucoup annoncent comme la grande rupture économique de la décennie.
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