Les jeunes pousses financières technologiques abordent une nouvelle étape de leur parcours. L’argent se fait plus rare, la compétition plus rude. Faut-il y voir plus qu’une classique rationalisation industrielle? Des experts répondent
Le secteur de la fintech est en crise. Il suffit de regarder l’évolution de deux indicateurs pour en être convaincus: les levées de fonds sont en plein déclin alors que les opérations de fusion-acquisition prospèrent. En cause, la hausse des taux d’intérêt voulue par les banques centrales pour dompter l’inflation et calmer la surchauffe économique, qui incite les investisseurs à réorienter leurs flux vers des actifs moins risqués (les obligations souveraines notamment). Pourquoi préférer une jeune pousse qui brûle des centaines de milliers de francs par mois pour convaincre des clients de lâcher leur banque, leur compagnie d’assurance, leur gérant d’actifs à un titre d’Etat américain à 12 mois rémunéré à 5,27%?
Le secteur n’est pas seulement victime du reflux important de la vague de financement qui avait favorisé l’émergence de nombreuses start-up en 2019, 2021 et 2022. Il paie des erreurs stratégiques, dont les deux plus grandes auront été d’avoir voulu remplacer les acteurs traditionnels et d’avoir sous-estimé la volonté des régulateurs de conserver des entités intégrées. Peut-il surmonter cette pause? Est-elle provisoire ou plus profonde?
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