Spécialisée dans le financement des matières premières, TradeXBank peut à nouveau effectuer des transactions en dollars. L’établissement zurichois est l’ancienne filiale suisse du groupe bancaire russe Sberbank
Les Etats-Unis ont retiré lundi TradeXBank de leur liste d’entités proches du pouvoir russe et donc soumises à des sanctions. La banque zurichoise, rachetée en septembre 2022 par l’entrepreneur genevois Abdallah Chatila, est l’ancienne filiale suisse du groupe bancaire russe Sberbank, qui fait l’objet de sanctions américaines depuis 2014 lors de l’invasion de l’Ukraine. Tant que la banque suisse figurait sur cette liste, elle ne pouvait pas effectuer de transactions en dollars, la monnaie reine pour le financement du commerce international de matières premières. Sortir de cette liste lui permet donc d’utiliser de nouveau le dollar et donc de «clairement accélérer sa croissance, puisqu’elle pourra de nouveau répondre normalement à toutes les demandes des clients», résume son président, Christian Lüscher.
C’est un pari un peu fou qu’a pris Abdallah Chatila il y a près de 18 mois: racheter ce qui s’appelait encore Sberbank Switzerland AG, une banque en quasi mort clinique basée à Zurich. L’entrepreneur y avait vu une opportunité: acquérir – probablement à prix cassé (et confidentiel) – une banque qui possédait 500 millions de fonds propres, active sur un marché dont beaucoup d’acteurs s’étaient retirés, le financement du commerce de matières premières. Il ne lui restait plus qu’à ressusciter l’établissement, avec un nouveau nom et libéré des sanctions.
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