Après l’échec de mesures annoncées ces derniers mois pour restaurer la confiance, Pékin s’implique plus directement dans l’économie, sans parvenir à inverser la tendance pour l’instant
Les annonces se suivent mais la santé de l’économie chinoise ne s’améliore pas. Le lendemain de la dégradation de la note de la dette souveraine chinoise par l’agence Moody’s le 5 décembre, de stable à négative, les dirigeants chinois se sont rassemblés lors d’une réunion du bureau politique du comité central du Parti communiste (Politburo) pour discuter de l’état de l’économie. Sans être alarmiste, le constat dressé par le président Xi Jinping lors de cette réunion témoigne d’une certaine inquiétude: «Nous devons nous prémunir résolument contre les risques systémiques», a souligné le dirigeant chinois, estimant que la reprise se trouve à un «stade crucial». Mais un an après la sortie de la politique du zéro covid, l’économie n’a jamais vraiment connu la reprise espérée. Les ventes immobilières n’en finissent pas de chuter, les plus grands promoteurs comme Evergrande et Country Garden ne remboursent plus leurs dettes, les exportations stagnent, et la consommation peine à reprendre, au point que le pays a connu deux mois consécutifs de déflation en octobre et novembre.
Parmi les analystes, les optimistes ont noté que le compte rendu de la réunion marque le retour de la croissance au premier plan, alors que Pékin mettait plutôt l’accent sur la stabilité ces dernières années. «Le point fort de la réunion d’aujourd’hui est la nouvelle expression «poursuivre la stabilité par la croissance». En substance, les hauts dirigeants disent aux responsables gouvernementaux de ne pas utiliser la stabilité comme excuse contre la croissance. Selon le Politburo, la croissance et la stabilité ne s’excluent pas mutuellement et la croissance peut conduire à la stabilité», écrit Larry Hu, économiste en chef pour la Chine chez Macquarie, dans une note le 8 décembre. De fait, le ralentissement est tel en 2023 qu’il menace non seulement la stabilité de l’économie mais aussi la stabilité sociale chère à Xi Jinping. Le chômage des jeunes est tellement élevé que le Bureau national des statistiques a arrêté de le publier depuis un record atteint en juin dernier à 21,3%.
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