Le président argentin élu en novembre sur un programme libéral est à la tête du pays depuis plus de cent jours et a mis en œuvre ses promesses de campagne. Pendant que les marchés financiers exultent, l’économie réelle et la population accusent le coup
Le programme «tronçonneuse» lancé par Javier Milei en décembre est bien en train de débiter l’économie de l’Argentine. Lors de sa campagne, le nouveau président avait promis, outil en main, de combattre une inflation traumatisante pour la population en imposant à l’Etat le menu «déficit zéro». Selon lui, la principale cause de l’inflation était due au déficit chronique des comptes publics que le gouvernement antérieur compensait en faisant tourner la planche à billets.
Javier Milei a tenu ses promesses, et quatre mois après l’application de son programme, les premiers résultats sont, selon le gouvernement, encourageants. «Oui», concède l’opposition parlementaire, «mais à quel prix!». Le peso a perdu plus de 60% de sa valeur, 70 000 postes de travail ont été supprimés dans la fonction publique, les budgets des universités n’ont pas été indexés sur l’inflation, sans parler des centaines de programmes sociaux qui ne sont plus approvisionnés par les subventions étatiques. Résultat: l’inflation qui pointait à plus de 25% au mois de décembre devrait passer sous la barre des 10% en mars. Une évolution qui fait jubiler l’équipe gouvernementale: «Ce sont des super chiffres», a déclaré le président.
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