Un ancien gestionnaire de la BCGE et un homme d’affaires français comparaissent devant le Tribunal correctionnel pour avoir détourné près de 2 millions de francs. Le premier affirme avoir agi par peur du second
Lorsqu’on est gérant de fortune, mieux vaut rester loin des tables de poker. Et surtout, mieux vaut éviter de régler ses dettes de jeu en empruntant de l’argent à un personnage surnommé «le militaire» et dont la devise préférée semble être: «Personne ne court plus vite qu’une balle de 9 mm Parabellum». C’est la morale de l’histoire qui se raconte depuis mardi devant le Tribunal correctionnel de Genève. Avec dans les rôles principaux, le financier ruiné qui reconnaît avoir siphonné les comptes de ses clients pour rembourser une ardoise et le baroudeur au verbe coloré qui l’aurait poussé au crime. Tous deux doivent répondre d’escroquerie par métier et de faux dans les titres.
Ils se sont rencontrés en 1997 à Monaco, dans les cercles de jeux. C’est là que Paul*, qui avait quitté la Cité de Calvin pour travailler au sein d’une banque de la principauté, dit avoir perdu beaucoup aux cartes et cédé aux sirènes de Robert*, prêteur pour joueurs en perdition quand il ne vadrouille pas sur des sites industriels et miniers de l’Hexagone ou de l’Afrique. Le premier explique avoir été mis sous pression par ce créancier avant de trouver un semblant de répit en partant très loin, dans une filiale basée dans l’archipel des Turques-et-Caïques. Il quittera les Caraïbes pour revenir en Suisse fin 2006 et entrer au sein du département de private banking de la Banque cantonale de Genève (BCGE). Le début des gros problèmes.
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