Comment les gérants doivent-ils s’organiser dans le cas de la dégradation de la note d’un émetteur ?
Le 17 novembre, Moody’s a décidé de ne pas bouger sa note sur les emprunts d’Etat italiens, qui restent à la limite de la catégorie haut rendement (high yield). Si une telle dégradation avait eu lieu, les conséquences sur les portefeuilles des gérants seraient restées maîtrisées. En général, si une seule agence de notation dégrade la note d’un émetteur, cela ne suffit pas à faire retirer le titre des portefeuilles. Par ailleurs, si, auparavant, il était courant de voir des prospectus qui limitaient l’univers d’investissement aux titres de meilleure qualité (investment grade) et qui stipulaient que tout titre dégradé doit être soldé dans une période de 30 jours (parfois 60 ou 90), il y a eu une grosse prise de conscience avec la crise de la dette de la zone euro en 2011 et les dégradations de rating qui ont affecté la Grèce, le Portugal, l’Irlande. Depuis, beaucoup de fonds ont révisé leur prospectus pour permettre une plus grande latitude sur le high yield en cas de dégradation (même s’ils ne vont pas sur ces titres « à l’achat »). Il est courant de voir une tolérance jusqu’à 10 % sur le high yield, parfois même 30 %. Le but est d’éviter à tout prix des ventes forcées qui sont dommageables pour les porteurs car elles se font généralement à des prix peu attractifs. Cela est différent pour les fonds indiciels et les ETF (exchange-traded funds) qui doivent répliquer à tout moment la composition de l’indice et n’ont d’autre choix que de s’adapter, généralement à la fin du mois en cours.