NOUVELLE VIE (8/11) Après une enfance genevoise, l’industriel d’origine éthiopienne a sillonné la planète, écumant notamment la Silicon Valley. Avant de reposer son baluchon dans la Cité de Calvin
Il faut parfois si peu pour qu’un destin bascule. Même si l’événement qui va pousser le père d’Andy Ras-Work à quitter l’Ethiopie à la fin des années 1960 n’a rien d’anodin. Bien au contraire. Doté d’un esprit fort inventif, l’ingénieur en télécommunications vient de mettre au point un télex adapté aux caractères éthiopiens. De quoi permettre aux habitants de ce pays d’Afrique orientale d’échanger des informations avec les standards les plus avancés de l’époque, utilisant cette technologie de communication très répandue avant l’avènement du fax puis d’internet.
L’innovation est si prometteuse que l’employeur de l’inventeur – qui l’a développée à ses heures perdues – veut se l’approprier. Une tentative qui provoquera la démission du principal intéressé et le départ de toute la famille Ras-Work pour Genève, Mecque des télécommunications à cette époque. C’est d’ailleurs pour l’Union internationale des télécommunications (UIT) que l’ingénieur éthiopien officiera désormais. L’arrivée a lieu le 24 juillet 1970, Andy est alors âgé de 6 ans et le dépaysement est total: «Je me souviens comme si c’était hier de notre nouvelle voiture qui roulait sur le quai Wilson. Elle avait un toit ouvrant, ce que je n’avais encore jamais vu. Et dehors, je découvrais cette eau incroyablement bleue. Au pays, on voit rarement de l’eau si bleue», lâche celui qui dirige aujourd’hui l’entreprise Niklaus basée à Meyrin.
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