CHRONIQUE. Les actions américaines se traitent à des valorisations historiquement élevées et les marchés s’attendent à des baisses de taux d’intérêt répétées, une reprise cyclique et une élection présidentielle sans histoires. Des paris ciblés sont conseillés
Les derniers mois de 2023 auront été marqués par un rally de «tout» : actions, obligations, bitcoin, or… et franc suisse, propulsés par un président de la Fed, troquant son costume de Dr Jekyll, collection Faucon-automne 2018, pour celui d’un Mr Hyde, collection automne hiver 2023-2024, apôtre d’un «pivot» synonyme de blanc-seing pour les marchés. Même Jean de la Fontaine n’avait pas réussi à faire courir au Lièvre et à la Tortue le 100 mètres en moins de dix secondes. Car le débat entre «atterrissage en douceur» de l’économie américaine et récession classique, avec ses effets sur les entreprises, n’est toujours pas tranché. Sauf dans la valorisation des actifs risqués.
Dans les actions, le S&P 500 se paie à près de vingt fois (contre quinze fois en moyenne long terme) des bénéfices futurs maintenant révisés en hausse. La performance 2023 du Nasdaq (54%) est la plus forte depuis… 1999. Nvidia, star de l’année, se traite d’ailleurs sur le même ratio prix/chiffre d’affaires que MICROSOFT fin 1999, avant que l’action ne recule de 60% en 2000, pour ne retrouver son niveau qu’en 2015. Il ne viendrait à personne l’idée de remettre plus en cause aujourd’hui l’avenir de l’intelligence artificielle que l’avenir de l’informatique ou d’internet en 1999. La question est seulement celle de la valeur actuelle de cet avenir.
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