COMBourse - Analyse graphique de l'actualite, des actions et des societes
Accueil > Sociétés > Metaux non ferreux > ERAMET
SOCIETE : 
SECTEUR : Energie et Matières Premières > Metaux non ferreux
NEWS :  104 sur 1 an | 10 sur 1 mois | 1 sur 72h | 1 sur 12h | ISIN : FR0000131757
TVIC 1mois :  +10% En savoir plus sur le Taux de variation d'information
Communication Officielle
Mercredi 28 juillet 2021, 19h00  (il y a 32 mois)

Eramet : Forte hausse des résultats au 1er semestre

Paris, le 28 juillet 2021, 18h15

COMMUNIQUE DE PRESSE

Eramet : Forte hausse des résultats au 1er semestre

  • Forte progression de l’EBITDA du Groupe à 293 M€ au S1 2021, intégrant une amélioration intrinsèque de plus de 110 M€
  • Free cash-flow positif de 111 M€ ; réduction de l’endettement net à 1,2 Md€ au 30 juin 2021 
  • Résultat net part du Groupe de 53 M€
  • Prix du minerai de manganèse stable. Environnement de prix favorable pour les alliages de manganèse et le nickel, compensé en partie par la forte hausse des prix du fret et l’impact négatif du change
  • 1er semestre bien orienté avec une bonne performance opérationnelle :
    • Poursuite de la croissance organique de la production du minerai de manganèse au Gabon ( 13 %), et évolution favorable du mix des alliages de manganèse en faveur des produits affinés
    • Excellente performance de Weda Bay Nickel1 : près de 7 Mth de minerai de nickel produites, avec une accélération de la dynamique de croissance, et une contribution de 70 M€ au free cash-flow du Groupe
    • Basse saison de la production minière accentuée par une météo particulièrement défavorable en Nouvelle-Calédonie
    • Poursuite de l’adaptation de la division Alliages Haute Performance au contexte de marché aéronautique toujours dégradé. Amélioration de l’EBITDA : perte en forte réduction par rapport au S1 2020
  • Validation de l’engagement de réduction de 40 % des émissions de CO2 à 2035
  • Perspectives :
    • Objectifs de production minière maintenus au Gabon et en Nouvelle-Calédonie, avec une saisonnalité significativement plus favorable au S2, et revus à la hausse pour Weda Bay Nickel
    • Prévision d’EBITDA revue à la hausse sur l’année : compte tenu d‘un contexte de prix particulièrement porteur pour les alliages de manganèse, et en prenant en compte un consensus révisé de prix moyen pour 2021 du minerai de manganèse (CIF Chine 44%) à 5,01 $/dmtu et du cours du nickel au LME à 7,9 $/lb2, l’EBITDA prévisionnel serait de plus de 850 M€

Christel BORIES, Présidente-Directrice Générale du Groupe :

" Nous avons réalisé un premier semestre prometteur, porté par de bonnes performances opérationnelles et un environnement de prix généralement élevé. Nous sommes restés concentrés sur la génération de cash et grâce aux progrès réalisés dans tous nos métiers, notre endettement est en baisse à fin juin.

Ces résultats montrent que la transformation du Groupe engagée il y a 4 ans porte ses fruits : nos fondamentaux économiques s’améliorent, notre feuille de route stratégique progresse et va de pair avec un engagement - environnemental, social et sociétal - fort répondant tant aux enjeux globaux que locaux.

Sur le terrain, les salariés font bouger les lignes en conjuguant performance et contribution positive de nos activités sur les communautés environnantes. Forts de cette dynamique, nous abordons le second semestre confiants, avec de très belles perspectives à la fois en termes de résultats et de génération de cash."

  • Engagements RSE

Au 1er semestre, ERAMET a inscrit sa raison d’être dans les statuts de l’entreprise. En affirmant son ambition de « devenir une référence de la transformation responsable des ressources minérales de la Terre, pour le bien vivre ensemble », le Groupe renforce l’intégration de la feuille de route RSE au cœur de sa transformation stratégique.

La gestion responsable de la crise sanitaire et la sécurité des collaborateurs sont des priorités majeures du Groupe :

  • le protocole sanitaire mis en place sur l’ensemble des sites en mars 2020 fait l’objet de révisions régulières en fonction des évolutions de la pandémie et des recommandations des autorités locales
  • le taux d’accidents (TF23) s’établit à 2,4 en cumul à fin juin 2021, et affiche une très nette amélioration par rapport à 2020 (vs 4,1 fin 2020). Le Groupe concentre toute son attention sur l’élimination des situations à haut risque (« Incidents à haut potentiel »).

Le Groupe s’est engagé sur un objectif de réduction de 40 % des émissions absolues de CO2 à 2035 (par rapport à 2019) validé par l'initiative SBTi (Science-based target initiative), confirmant sa contribution à l'effort international pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C et atteindre une neutralité carbone de ses émissions de scopes 1 et 2 d’ici à 2050.

L’engagement sociétal du Groupe s’est traduit notamment au cours du semestre par la mise en place de deux fonds RSE avec l’Etat gabonais, destinés à financer de nouveaux programmes de développement au profit des populations locales. Au Gabon, le Groupe a par ailleurs lancé la Fondation Lékédi Biodiversité4.

Eramet a été classée 3ème société parmi les 44 du panel mines et métaux Europe de Vigeo-Eiris5, avec un niveau de performance « Advanced ». Le score global de 66/100, qui place le Groupe dans le 1er décile comme lors de la précédente évaluation réalisée en 2019, vient confirmer la constante progression de la performance extra-financière du Groupe depuis trois ans.

Chiffres clés du groupe ERAMET

(Millions d’euros)1S1 2021S1 2020Var. (M€)Var.2 (%)
Chiffre d’affaires1 8781 687191 11 %
EBITDA293120173 144 %
Résultat opérationnel courant (ROC)159(32)191n.a.
Résultat net part du Groupe 53(623)676n.a.
Free Cash-Flow111(210)321n.a.
     
 30/06/2131/12/20Var. (M€)Var.2 (%)
Endettement net (1 244)(1 333)89- 7 %
Capitaux propres1 05999762 6 %
Gearing (Endettement net / capitaux propres)117 %134 %- 17ptsn.a.
Gearing au sens des convenants bancaires 392 %106 %- 14ptsn.a.
ROCE (ROC / capitaux employés4 de l’année n-1)11 %3 % 8ptsn.a.

1 Données arrondies au million le plus proche
2 Données arrondies au % supérieur ou inférieur
3 Ratio endettement net sur capitaux propres, hors impact IFRS 16 et hors prêt de l’Etat français à la SLN
4 Somme des capitaux propres, de l’endettement financier net, des provisions pour remise en état des sites, pour restructuration et autres risques sociaux, diminuée des immobilisations financières, hors capitaux employés Weda Bay Nickel. Le ROCE au 30 juin 2021 est calculé sur une base de 12 mois glissants

Nota : l’ensemble des variations commentées du 1er semestre 2021 (« S1 2021 ») sont calculées par rapport au 1er semestre 2020 (« S1 2020 »), sauf indication contraire.

Le chiffre d’affaires du Groupe s’élève à 1,9 Md€ au S1 2021, en hausse de 11 % ( 18 % à périmètre et change constants6, compte tenu d’un effet change négatif de - 7 %). Cette croissance est portée par la division Mines et Métaux avec un effet volume / mix de 7 % et un effet prix de 15 %. Le chiffre d‘affaires de la division Alliages Haute Performance est en recul et reste fortement pénalisé par la crise aéronautique.

L’EBITDA du Groupe affiche 293 M€, en forte hausse (de près de 150 %) reflétant notamment :

  • une performance intrinsèque de 112 M€, soit près des deux tiers de la progression
  • un impact des facteurs externes de 61 M€, l’effet prix positif étant largement compensé par un coût des entrants (fret et matières) plus élevé et par l’effet change négatif.

Le résultat net part du Groupe s’élève à 53 M€, et inclut la quote-part de résultat de Weda Bay Nickel ( 77 M€). La perte enregistrée au S1 2020 reflétait notamment les dépréciations d’actifs liées à la crise sanitaire et aéronautique.

Les cash capex s’élèvent à 109 M€ à fin juin, en baisse par rapport au S1 2020 (qui comprenait des investissements engagés sur le projet lithium avant sa mise sous cocon), reflétant la réduction des engagements de dépenses en 2020. Ils se décomposent en 67 M€ de capex courants et 42 M€ de capex de croissance, principalement dédiés à l’accompagnement du développement organique de la production minière au Gabon. Les décaissements liés aux investissements seront plus élevés au S2 qu’au S1.

Le free cash-flow (« FCF ») s’élève à 111 M€ dont 222 M€ pour la division Mines et Métaux, et - 47 M€ pour la division Alliages Haute Performance. L’amélioration du FCF de 321 M€ reflète la bonne performance opérationnelle, la bonne gestion de la trésorerie du Groupe et le redressement partiel d’A&D.

La dette nette s’élève à 1 244 M€ au 30 juin 2021, y compris 88 M€ liés à l’application d’IFRS 16.

La trésorerie du Groupe reste élevée à 1 944 M€ au 30 juin 2021. En juillet, ERAMET a remboursé par anticipation la totalité des obligations émises par TiZir encore en circulation pour un montant de 225 M$ ainsi qu’une partie de la ligne de crédit tirée du RCF (à hauteur de 500 M€). ERAMET a par ailleurs signé un accord avec le pool bancaire du RCF afin d’intégrer à ce dernier un mécanisme incitatif d’atteinte de deux des principaux indicateurs RSE du Groupe.

  • Chiffres clés par activité

(Millions d’euros)1S1 2021S1 2020Variation (M€)Variation2 (%)
DIVISION MINES ET METAUX    
BU ManganèseChiffre d’affaires88783948 6 %
 EBITDA28023446 20 %
BU NickelChiffre d’affaires515366149 41 %
 EBITDA10(70)80n.a.
BU Sables MinéralisésChiffre d’affaires138139(1)- 1 %
 EBITDA47443 6 %
Total Division3

 
Chiffre d’affaires1 5401 344196 15 %
EBITDA337208129 62 %
DIVISION ALLIAGES HAUTE PERFORMANCE    
A&D et ErasteelChiffre d’affaires337345-8- 2 %
 EBITDA(10)(66)56n.a.

1 Données arrondies au million le plus proche
2 Données arrondies au % supérieur ou inférieur
3 Hors projet lithium (cf. Tableau des Indicateurs de performance semestriels par activité en Annexe 4)

  • Division Mines et Métaux

Les activités de la division Mines et Métaux ont profité de dynamiques de marchés positives au S1 2021 avec une forte demande tirée par le rebond de la croissance économique mondiale, résultant en des niveaux de prix généralement plus élevés. La forte hausse du coût du fret, conjuguée à un taux de change €/USD défavorable, ont cependant pesé sur les résultats.

Sur le semestre, la division affiche un chiffre d’affaires en hausse de 15 % et un EBITDA en progression de plus de 60 % à 337 M€.

BU Manganèse

La BU Manganèse continue d’afficher de très bonnes performances opérationnelles au S1 2021, avec notamment une production de minerai en hausse de 13 %.

Le chiffre d’affaires s’élève à 887 M€ ( 6 %) et l’EBITDA progresse de 20 % à 280 M€, reflétant notamment la forte hausse des prix de vente des alliages de manganèse. La hausse du coût du fret de plus de 60 % sur le trajet Gabon-Chine a cependant pesé significativement sur les résultats de l’activité minerai.

Tendances de marché & prix

La production mondiale d’acier au carbone, principal débouché du manganèse, est en forte hausse de 13 %7 pour s’établir à 1 007 Mt7 au S1 2021. La production en Chine a largement progressé ( 12 %7) sous l’effet d’un bon dynamisme de l’économie locale, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la construction et des infrastructures. La production dans le reste du monde a également connu une forte croissance au S1 2021 (  15 %7), grâce notamment à l’Inde mais aussi à la reprise en Europe et en Amérique du Nord qui n’ont toutefois pas encore retrouvé leur niveau pré-crise. Dans ce contexte, la consommation de minerai de manganèse est en hausse de 10 %7 au S1 2021 à 10,5 Mt7. La production mondiale de minerai a progressé de 9 %7 à 9,8 Mt7 reflétant l’augmentation de près de 28 %7 des volumes produits en Afrique du Sud par rapport au S1 2020 marqué par la fermeture des mines face à la crise sanitaire. Le bilan offre/demande est ainsi déficitaire au S1 2021 et les stocks de minerai aux ports chinois sont en recul par rapport à fin 2020, représentant désormais 11 semaines de consommation.

Le prix moyen du minerai de manganèse CIF Chine 44 % s’élève à environ 5,1 $/dmtu8, 9 au S1 2021, en hausse d’environ 2 %8 par rapport au S1 2020 (5,0 $/dmtu8, 9), mais en baisse de 7 % en euros.

Tirés par la demande en hausse du marché de l’acier et une pénurie d’offre sur le marché européen, les prix des alliages de manganèse en Europe ont très fortement progressé au S1 2021. Ils ont atteint en juin un niveau record par rapport à un plus haut précédent en 2008, en particulier pour les alliages affinés (MC ferromanganèse à             1 886 €/t8, 9, 33 %8 vs S1 2020 ; 20 %8 au T2 2021 vs T1) mais également pour les alliages standards (silico-manganèse à 1 191 €/t8, 9, soit 26 %8 vs S1 2020 ; 26 %8 au T2 vs T1). Compte tenu du décalage d’un trimestre entre l’évolution des prix de marché et celle des contrats de ventes, la hausse des prix au T2 impactera à nouveau très favorablement le chiffre d’affaires de la BU au T3.

Activités

Au Gabon, grâce au programme d’expansion de la mine, la production de minerai de manganèse de Comilog est en hausse de  13 % à 3,1 Mt au S1 2021.

Les volumes transportés s’établissent à 2,9 Mt et sont quasi-stables par rapport à un niveau particulièrement élevé au T2 2020 qui avait notamment bénéficié de l’arrêt temporaire du trafic voyageurs, compte tenu de la crise sanitaire. Les incidents survenus sur la voie au S1 2021 ont pesé sur les volumes transportés qui ont cependant atteint un niveau à 563 kt au mois de juin et devraient atteindre un rythme supérieur en juillet, bénéficiant des progrès réalisés sur le fonctionnement de Setrag grâce au plan de modernisation du Transgabonais. Ceux-ci devraient permettre d’accompagner la montée en puissance de la production au S2. Les volumes de ventes externes s’élèvent à 2,5 Mt ( 4 %).

La production d’alliages de manganèse a progressé de 7 % au S1 2021 pour s’élever à 367 kt. Les ventes sont en hausse de 3 % à 357 kt, avec une évolution du mix en faveur des produits affinés.

La marge des alliages de manganèse a fortement augmenté au S1 2021, principalement sous l’effet de la hausse des prix de vente des alliages (représentant un impact positif de plus de 60 M€). La performance opérationnelle a par ailleurs également progressé sur le semestre avec notamment une meilleure optimisation des coûts et des ratios techniques10.

Perspectives

La production globale d’acier carbone devrait rester soutenue au S2 2021, grâce à la reprise qui se poursuit en Europe et aux Etats-Unis notamment. Cette situation devrait continuer à contribuer à une hausse de la demande de minerai et d’alliages de manganèse.

Dans le cadre du programme de croissance modulaire et optimisée du minerai de manganèse, l’objectif de production est confirmé à 7 Mt pour l’année 2021. Les volumes transportés et expédiés devraient s’élever à plus de 6,5 Mt.

BU Nickel

Le chiffre d’affaires de la BU Nickel a atteint 515 M€ au S1 2021 ( 41 %), y compris 108 M€ de l’activité de négoce du ferroalliage de nickel produit à Weda Bay (contrat d’off-take) qui continue à monter en puissance.

L’EBITDA de la BU s’élève à 10 M€ (vs – 70 M€ au S1 2020).

La reprise des marchés de l’inox et des batteries s’est traduite par une forte augmentation des prix sur le semestre, compensée cependant en partie par la hausse des coûts du fret sur les ventes export de minerai. La SLN11 n’en a que partiellement profité compte tenu de difficultés de production : les blocages sur le territoire Calédonien fin 2020 n’ont pas permis de constituer les stocks nécessaires pour anticiper la saison des pluies particulièrement pénalisante cette année. Cela a pesé sur la production de ferronickel, et contraint la croissance des volumes d’export de minerai. En conséquence, le chiffre d’affaires ne progresse que faiblement à 330 M€ ( 3 %) mais l’EBITDA est positif à 17 M€ (vs - 49 M€ au S1 2020).

La raffinerie de Sandouville réduit ses pertes avec un EBITDA de - 14 M€ au S1 2021 (vs - 21 M€ au S1 2020) reflétant une amélioration progressive des performances opérationnelles.

Tendances de marché & prix

La production mondiale d’acier inoxydable, principal débouché du nickel, a atteint 29 Mt12 au S1 2021, en hausse de 28 %12 par rapport au S1 2020 alors fortement marqué par les débuts de la crise sanitaire mondiale et par le repli de l’ensemble de l’économie mondiale. La Chine continue d’être le principal moteur de cette croissance en affichant une production également en hausse de 28 %12. C’est le cas également en Indonésie, où la production a plus que doublé par rapport au S1 2020 pour dépasser 2,3 Mt12 sur le semestre ( 114 %12). La production d’inox connaît également un fort rebond dans le reste du monde au S1 2021 ( 17 %12), sans pour autant retrouver son niveau pré-crise.

La demande mondiale de nickel primaire est ainsi en forte hausse au S1 2021 à 1,4 Mt12 ( 28 %12), tirée par la demande de nickel primaire dans l’inox ( 30 %12) et la forte croissance du secteur des batteries ( 80 %12 principalement liée aux véhicules électriques).

La production mondiale de nickel primaire a également progressé mais dans une moindre mesure au S1 2021, pour atteindre 1,3 Mt12 ( 12 %12). Cette progression reflète la croissance de la production de NPI13 indonésien ( 81 %12), alors que la production de NPI chinois a reculé (- 13 %12). La production traditionnelle de nickel a connu une légère baisse au S1 (- 3 %12), certains producteurs ayant rencontré des difficultés dans leurs opérations.

Après avoir été largement excédentaire en 2020, la balance offre/demande est fortement déficitaire au S1 2021 (- 66 kt12). Les stocks de nickel au LME14 et au SHFE14 sont en baisse à fin juin 2021 à 239 kt et représentent environ 9 semaines de consommation15.

Le cours du nickel au LME a progressé de 40 % au S1 2021 ( 29 % en euros). Il s’est établi en moyenne à 7,93 $/lb (17 485 $/t). Les prix de vente du ferronickel sont également en forte hausse au S1 2021 ( 43 % en dollar US, 31 % en euro), malgré une décote significative par rapport au LME sur la période.

Les prix de minerai de nickel 1,8 % CIF Chine ont continué d’évoluer à des niveaux élevés (plus de 95 $/th16 en moyenne), en très forte hausse ( 39 %) par rapport au S1 2020. Le marché du minerai de nickel est resté tendu au S1 en raison de la saisonnalité défavorable, la saison des pluies réduisant largement l’offre de minerai notamment en provenance des Philippines. En conséquence, les stocks de minerai en Chine ont atteint des niveaux relativement bas qui ont contribué à soutenir des prix élevés.

En Indonésie, l’index officiel pour les prix domestiques du minerai de nickel (« HPM Nickel ») s’est établi en moyenne à environ 38 $/th au S1 2021, pour un minerai à 1,8 % de contenu nickel et 35 % de taux d’humidité.

Activités

En Nouvelle-Calédonie, les activités sur mine et à l’usine de Doniambo ont été pénalisées par un contexte à nouveau difficile, entre perturbations sociétales et fort impact d’une saison des pluies exceptionnelle qui s’est poursuivie sur avril et mai. La production minière de la SLN qui avait démarré l’année avec des stocks bas, en raison des blocages sur le territoire en décembre 2020, s’est élevée à 2,3 Mth au S1 2021, en hausse de 5 %. Dans le même temps, les exports de minerai de nickel à faible teneur ont progressé de 2 % pour atteindre 1,1 Mth. Depuis l’arrêt des intempéries la situation s’améliore avec 415 kth exportées au mois de juin, soit un rythme annuel au-dessus de 4Mth. La production de ferronickel a particulièrement souffert avec une diminution des volumes produits au S1 2021 de 22 % (à 19 kt). Il en résulte une baisse des volumes vendus de 27 % (à 19 kt). L’usine est également mieux alimentée depuis la fin du mois de juin.

Le cash cost6 s’est élevé à 6,9 $/lb en moyenne au S1 2021, reflétant la forte baisse des volumes produits et le taux de change €/$ défavorable.

La situation de trésorerie de la SLN s’est en conséquence de nouveau dégradée au S1 2021. Cela souligne la nécessité pour la SLN non seulement de pouvoir exploiter ses mines et opérer son usine dans des conditions normales, mais également d’être en capacité de mettre pleinement en œuvre les volets identifiés dans le plan de sauvetage : l’augmentation des capacités d’exportation des minerais non valorisables localement à hauteur de 6 Mth / an avec l’obtention de la demande de 2 Mth d’autorisation d’exports additionnels, ainsi que la réduction du prix de l’électricité. Le processus de consultation des fournisseurs pour une solution long terme d’alimentation électrique de Doniambo se déroule selon le planning prévu.

A Sandouville, la production de sels de nickel et de métal à haute pureté a atteint 4,9 kt au S1 2021, en hausse de 32 % par rapport à un S1 2020 très affecté par la crise sanitaire. Les volumes de ventes sont également en forte hausse à 4,7 kt ( 27 %) grâce à la reprise des marchés du nickel de haute pureté. Le redressement de l’usine doit se poursuivre au S2.

En Indonésie, à Weda Bay, l’exploitation de la mine, qui emploie désormais environ 4 000 personnes, continue de monter en puissance à un rythme exceptionnel, avec près de 7 Mth produites au S1 2021. Le niveau de production atteint a permis d’alimenter l’usine de la Joint-Venture mais également de vendre près de 4,2 Mth de minerai aux autres producteurs indonésiens présents sur le site industriel de l’île d’Halmahera qui compte désormais 6 usines. En parallèle, l’usine de ferroalliages de nickel a opéré à capacité maximale au S1 2021, pour un total de 20 kt produites à un coût cash de production très compétitif. L’excellente performance opérationnelle de Weda Bay s’est ainsi traduite par une contribution de 70 M€ au FCF du Groupe sur la période, y compris l’activité de négoce.

Perspectives

La production mondiale d’acier inoxydable offre de bonnes perspectives de croissance pour le reste de l’année en Europe et en Amérique du Nord. Le fort rebond de la demande de nickel enregistré au S1 2021 devrait ainsi se poursuivre tout au long de l’année, compte tenu de la très bonne dynamique des secteurs de l’acier inoxydable chinois et indonésien, mais également grâce à la montée en puissance du secteur des batteries pour les véhicules électriques.

La production de NPI en Indonésie devrait encore s’accélérer au S2 2021 avec l’installation de nouvelles lignes de production. La production traditionnelle devrait retrouver ses niveaux pré-Covid au S2, notamment grâce à un retour à la normale sur les sites d’exploitation affectés au S1. Dans ce contexte, la balance offre/demande devrait s’équilibrer sur l’ensemble de l’année.

Compte tenu de la bonne dynamique du marché de l’inox, le niveau de décote par rapport au LME devrait diminuer au S2 2021 pour le ferronickel, tout en restant substantiel.

En Nouvelle-Calédonie, l’objectif de volumes d’exportations de minerai de nickel de la SLN est de 3,5 Mth en 2021. La production de ferronickel devrait s’élever à près de 45 kt compte tenu du faible niveau réalisé au S1. En considérant la saisonnalité favorable et sous réserve de conditions normales d’opérations, le cash cost devrait nettement s’améliorer au S2.

A Weda Bay en Indonésie, l’objectif de production de la mine est révisé à plus de 12 Mth en 2021. La production de ferroalliages de nickel est confirmée à environ 40 kt-Ni. Le Groupe suit avec attention l’évolution actuelle de la crise sanitaire localement.

Dans le cadre de la revue stratégique du site de Sandouville, l’option d’une cession est aujourd’hui privilégiée et des discussions sont en cours et à un stade avancé avec un potentiel repreneur.

BU Sables Minéralisés

La BU Sables Minéralisés affiche au S1 2021 un chiffre d’affaires stable à 138 M€, compte tenu d’un effet devise €/$ négatif qui a contrebalancé l’effet prix favorable. L’EBITDA affiche une hausse de 6 % à 47 M€, reflétant une bonne performance opérationnelle compensée en partie par une augmentation du coût des entrants, notamment le coût de l’énergie.

Tendances de marché & prix

La demande mondiale de zircon a rebondi en début d’année 2021 et a été très soutenue tout au long du S1 grâce à la reprise de l’économie mondiale. La majeure partie de cette hausse provient du secteur de la céramique (environ 50 % des débouchés du zircon) en Chine et en Europe. Dans le même temps, la production de zircon progresse à un rythme moins élevé, d’autant plus que le marché a été plongé dans l’incertitude au T2 avec l’émergence d’importantes difficultés opérationnelles chez un producteur majeur en Afrique du Sud. Le bilan offre/demande est ainsi déficitaire au S1 2021.

Le prix de marché du zircon s’établit à 1 338 $/t FOB17 au S1 2021, avec une progression de 6 % au T2 par rapport au T1. Les prix sont cependant restés en-deçà de leur niveau du S1 2020 (- 1 % en dollars US, - 10 % en euros), mais stables par rapport au T4 2020.

La demande mondiale de pigments TiO218, principal débouché des produits titanifères19, est à nouveau très importante au S1 2021 grâce à la croissance économique mondiale. Les producteurs de pigments TiO2 parviennent jusqu’à présent à répondre à cette demande, dans un marché tendu. Sur le marché des produits titanifères, compte tenu des difficultés rencontrées par certains producteurs, le déficit d’offre attendu entraine une tension sur la demande, notamment pour le laitier de titane de qualité CP (« CP slag ») tel que produit par TiZir en Norvège.

Cette tension ne s’est pas traduite dans les prix de vente au S1 2021 du fait de l’inertie du fonctionnement de ce marché où les prix sont fixés par trimestre ou semestre. Ceux-ci se sont établis à 753 $/t FOB20 (- 6 % en dollars US par rapport au S1 2020, - 13 % en euros).

Activités

Au Sénégal, la production de sables minéralisés21 reste à un niveau élevé au S1 2021 à 362 kt. La légère réduction de la teneur moyenne sur la zone d’exploitation adressée sur la période a été compensée par la très bonne performance opérationnelle réalisée. La production de zircon est en recul de 3 % à 28 kt et les ventes sont en baisse de 9 % à 30 kt, par rapport à un niveau élevé au S1 2020.

En Norvège, la production de laitier de titane a atteint un niveau record pour un 1er semestre à 103 kt ( 5 %), tandis que les volumes de vente ont connu une hausse plus marquée ( 13 %) pour atteindre 113 kt.

Perspectives

Le rebond de la demande de zircon au S1 2021 devrait se poursuivre en seconde partie d’année, contribuant à une hausse significative des prix dès le T3 2021.

Le marché du laitier de titane devrait lui aussi continuer d’être tiré par une forte demande pour les pigments TiO2. Celui des produits titanifères devrait rester tendu au S2, car il pourrait être pénalisé par une réduction partielle de l’offre sud-africaine du fait de difficultés sécuritaires et sociales. Les prix du laitier de titane devraient par conséquent croître au S2 2021.

  • Division Alliages Haute Performance

La division Alliages Haute Performance affiche un chiffre d’affaires à 337 M€ au S1 2021 en légère baisse de 2 %. La perte d’EBITDA a été divisée par plus de 6 et s’élève à -10 M€ au S1 2021.

La crise profonde du secteur aéronautique continue de peser significativement sur Aubert & Duval (« A&D »)22. Le chiffre d’affaires recule de 9 % à 245 M€. Les mesures d’adaptation des coûts au niveau d’activité ont permis une amélioration de l’EBITDA qui passe de -52 M€ au S1 2020 à -14 M€ au S1 2021.

Les ventes d’Erasteel ont progressé à 91 M€ ( 20 %). L’EBITDA s’élève à 3 M€ (vs -15 M€ au S1 2020), reflétant un mix produit plus favorable et des gains de productivité.

Par ailleurs, Brown Europe, filiale de la division, spécialisée dans le tréfilage des alliages destinés au secteur aéronautique, a été cédée fin juin pour un montant de 12 M€, comptabilisé dans le FCF à fin juin 2021.

Tendances de marché & prix

Le secteur aéronautique, qui représente environ 70 % du chiffre d’affaires d’A&D (niveau pré-crise), reste encore très significativement en retrait, notamment sur les long-courriers.

Les marchés de la souveraineté nationale (défense et nucléaire), ainsi que ceux de l’énergie, n’ont que très peu subi les effets de la crise sanitaire, notamment grâce à de vastes programmes d’investissements publics qui soutiennent la demande.

L’industrie automobile, qui représente près de la moitié des ventes d’Erasteel, a vu sa reprise s’accentuer au S1 2021, tirée par l’Asie dans un premier temps, puis par l’Amérique du Nord et l’Europe dans de moindres proportions. La pénurie de semi-conducteurs a toutefois pénalisé cette reprise.

Activités

Chez A&D, le chiffre d’affaires du secteur aéronautique est en baisse de 24 % à 143 M€ au S1 2021. Les ventes ont continué à subir pleinement les effets du brutal ralentissement de l’industrie aéronautique, alors que les cadences de production des principaux programmes sont restées à des niveaux bas. 

Le chiffre d’affaires dans les secteurs Energie & Défense affiche une très forte progression ( 74 %) à 73 M€ au S1 2021. Les ventes du secteur énergie sont en forte hausse au T2 reflétant la montée en cadence des volumes de livraisons à GE des pièces pour turbines terrestres, avec une demande toujours plus soutenue. De nouveaux contrats ont été également signés avec les donneurs d’ordre de la Défense Nationale concernant notamment des pièces destinées à une utilisation dans le secteur naval militaire.

Par ailleurs, A&D poursuit la finalisation de la revue des processus qualité et l’adaptation de la structure de coûts pour faire face à la dégradation de son principal marché. Le Plan d'Adaptation de l’Organisation et de l'Emploi23 signé en avril vise ainsi la suppression nette de 327 postes sur la base des effectifs de juin 2020 (427 postes supprimés et 100 nouveaux postes créés), pour un coût global estimé à 33 M€. Ce plan est en cours de mise en œuvre, une première vague de départs a ainsi été validée, donnant lieu à la constitution d’une provision de 20 M€ à fin juin.

Les mesures d’adaptation du coût du travail – réduction d’effectifs temporaires, départs de salariés, recours à l’activité partielle – ont permis de réaliser au cours du semestre une économie estimée à 33 M€ en rythme annuel, pour un objectif de 50 M€. Elles seront complétées par le plein effet des départs volontaires. A fin juin 2021, les effectifs d’A&D ont ainsi baissé de - 14 % par rapport à fin 2019. Cette baisse devrait être d’environ - 20 % à l’issue du Plan.

Chez Erasteel, le chiffre d’affaires a progressé de 20 % à 91 M€ en lien avec la reprise économique mondiale et la conquête de nouvelles parts de marché en Asie pour les produits issus de la métallurgie des poudres. L’activité de recyclage poursuit également sa progression ( 67 % à 10 M€). Le plan de réduction des coûts s’est par ailleurs poursuivi cette année.

Perspectives

Les perspectives de l’industrie aéronautique se sont améliorées au cours du S1. Ainsi, Airbus a annoncé une reprise forte de ses cadences de production pour la famille A320, avec un retour au rythme d’avant crise d’ici début 2023. En revanche, les perspectives de reprise restent très incertaines pour les long-courriers, marché sur lequel A&D est très présent.

Concernant Erasteel, le marché automobile devrait continuer à se redresser au S2 2021 avec une production mondiale attendue en hausse de près de 10 % en 2021.

La cession d’A&D, stratégique pour la filière aéronautique, reste l’option privilégiée par le Groupe à terme.

  • Perspectives

En faisant l’hypothèse d’une situation sanitaire qui ne se dégrade pas de manière significative, la bonne dynamique des marchés de la division mines et Métaux devrait se poursuivre au second semestre, avec des hausses de prix attendues au T3, particulièrement pour les alliages de manganèse, et une saisonnalité beaucoup plus favorable. Les coûts élevés de fret et les problématiques de logistique devraient cependant perdurer.

Malgré de meilleures perspectives à moyen-terme sur les monocouloirs, la crise aéronautique continue de pénaliser la division alliages haute performance.

Le Groupe devrait réaliser entre 400 et 450 M€ d’invest

Mercredi 28 juillet 2021, 19h00 - LIRE LA SUITE
Les dernières News : ERAMET
Partager : 






Flux Rss ERAMET :