Un actionnaire reprochait à Elon Musk d'avoir autorisé en 2018 «le plus gros plan de rémunération jamais attribué à un dirigeant». Dans le sillage de la publication du jugement, l'action Tesla a perdu 2,42% dans les échanges électroniques
Le juge d'un tribunal de l'Etat du Delaware (Est des Etats-Unis) a tranché en faveur d'un actionnaire du constructeur automobile Tesla qui demandait l'annulation d'un plan de rémunération accordé en 2018 au patron Elon Musk, estimé à 56 milliards de dollars (48,2 milliards de francs suisses). Le procès s'est tenu sans jury.
«Le jugement est en faveur du plaignant», conclut la décision de 200 pages publiée mardi, précisant que les parties devaient désormais «discuter entre elles pour établir une décision finale destinée à mettre en oeuvre ce jugement» et «à mettre un terme à cette affaire au niveau du procès».
Le milliardaire a posté sur le réseau social X (ex-Twitter), qui lui appartient: «N'installez jamais le siège de votre société dans l'Etat du Delaware».
Dans la foulée du jugement, l'action Tesla perdait 2,42% dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
### Une ingérence dénoncée
Des audiences se sont déroulées en novembre 2022, au cours desquelles Elon Musk est allé défendre cet énorme plan de rémunération. «La probabilité de survie (du groupe) était extrêmement basse», avait alors rappelé le multi-entrepreneur, assurant que le constructeur était en 2018 tout près de la faillite.
Elon Musk était poursuivi, aux côtés de Tesla et de certains membres du conseil d'administration, par un actionnaire qui leur reprochait d'avoir indûment autorisé en 2018 «le plus gros plan de rémunération jamais attribué à un dirigeant». Ce plan prévoyait de remettre à Elon Musk des actions Tesla en fonction de l'atteinte de plusieurs objectifs sur dix ans. Il était estimé lors de son adoption à 56 milliards de dollars.
Selon le plaignant, Richard Tornetta, l'homme d'affaires a dicté ses termes aux administrateurs qui, au vu de leurs relations avec lui ou de leurs intérêts personnels, n'étaient pas suffisamment indépendants pour s'y opposer. Et ce alors qu'il ne travaillait pas à temps plein pour Tesla dans la mesure où il était aussi à la tête de la société spatiale SpaceX et des start-up Neuralink et The Boring Company.
Elon Musk avait assuré ne pas avoir participé à l'élaboration du plan, même si des documents montrés en audience ont suggéré qu'il en avait parlé avec des membres du conseil d'administration et avec des cadres.