
Selon des médias américains, le consortium emmené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars lundi au conseil d'administration d'OpenAI pour l'acquisition de l'entité. Sur X, le patron Sam Altman a donné une fin de non-recevoir
Elon Musk n'a pas dit son dernier mot dans le conflit qui l'oppose au créateur de ChatGPT. Un groupe d'investisseurs, dirigé par le patron de Tesla, essaie de racheter l'organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI, d'après des médias américains. Selon le Wall Street Journal et le New York Times, le consortium emmené par Elon Musk a proposé 97,4 milliards de dollars (88,78 milliards de francs suisses) lundi au conseil d'administration pour l'acquisition de l'entité.
Cette offre non sollicitée arrive alors que Sam Altman, le patron d'OpenAI, essaie de lever des fonds et de transformer sa start-up en société à but lucratif. «Non merci mais nous rachèterons Twitter pour 9,74 milliards de dollars si tu veux», a écrit Sam Altman lundi sur X, anciennement Twitter, le réseau social qu'Elon Musk a ainsi rebaptisé après l'avoir acheté pour 44 milliards (40 milliards de francs suisses).
«Escroc», a répondu l'homme le plus riche du monde. Ses avocats n'ont pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP.
Bras de fer entre Sam Altman et Elon Musk
Elon Musk, qui fait partie des cofondateurs d'OpenAI, s'en prend régulièrement à Sam Altman, à qui il reproche notamment d'avoir dévoyé la mission initiale de la start-up, axée sur un développement raisonné de l'IA. En décembre, il a ouvert un nouveau front judiciaire contre la star de la Silicon Valley, en demandant à la justice américaine de l'empêcher de se transformer en une entreprise entièrement à but lucratif.
Déjà à la tête d'entreprises conséquentes, de Tesla à SpaceX et X, Elon Musk a lancé en 2023 sa propre start-up d'IA générative, xAI. Mi-2024, il a déposé une première plainte contre OpenAI et ses deux fondateurs, Sam Altman et Greg Brockman, les accusant de fraude, conspiration et publicité mensongère. Il a ensuite retiré cette plainte, avant de la relancer, puis de l'élargir pour inclure des allégations selon lesquelles MICROSOFT, principal investisseur d'OpenAI, et la start-up elle-même auraient enfreint le droit de la concurrence.
Désormais bras droit du président élu Donald Trump, Elon Musk a ouvertement critiqué le projet «Stargate» d'investissements massifs dans les infrastructures d'IA aux Etats-Unis, impliquant notamment le géant japonais de l'investissement dans les technologies SoftBank et OpenAI, qui vise à déployer au total 500 milliards de dollars (455,77 milliards de francs suisses) sur quatre ans.
Il a déclaré le mois dernier sur son réseau social X que les participants «n'ont pas l'argent» nécessaire pour le financer. Ce que Sam Altman a aussitôt démenti.
SoftBank pourrait devenir le principal bailleur de fonds d'OpenAI
OpenAI est en pourparlers pour lever jusqu'à 40 milliards de dollars (36,46 milliards de francs suisses) dans le cadre d'un tour de table qui le valoriserait à 340 milliards de dollars (309,9 milliards de francs suisses), d'après un article du Wall Street Journal (WSJ) fin janvier. Le quotidien américain avait déjà rapporté, tout comme le Financial Times, que SoftBank pourrait investir entre 15 et 25 milliards de dollars dans OpenAI.
Un tel apport pourrait faire de SoftBank le principal bailleur de fonds de la start-up américaine, selon le quotidien financier britannique, devant MICROSOFT, qui a investi près de 14 milliards de dollars (12,76 milliards de francs suisses) dans la start-up californienne ces dernières années.