
Après avoir atteint des sommets à cause de la pandémie, ce type de sociétés s’échange à des niveaux moins élevés, tandis que les fonds d’investissement se montrent moins dépensiers. Les valorisations extrêmes ont aussi disparu en ce début d’année
La pression sur les prix des PME européennes non cotées se poursuit. Au premier trimestre, un acquéreur a dû débourser l’équivalent de 8,9 fois le bénéfice avant impôts et intérêts (Ebitda) d’une telle entreprise pour en devenir actionnaire majoritaire dans la zone euro, selon une étude du fonds d’investissement Argos Wityu spécialisé dans la transmission de PME. Ce multiple confirme la tendance baissière entamée depuis le 2e trimestre 2021, qui a marqué un sommet du marché à 11,6 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements, un indicateur qui reflète la rentabilité opérationnelle d’une entreprise. Après l’anomalie du covid, l’ajustement des valorisations se poursuit mais à un rythme plus ralenti.
Historiquement, les PME de la zone euro étaient valorisées entre 9 et 10,5 fois leur Ebitda depuis 2017 – on parle ici de sociétés matures, pas de start-up ou de scale-up. Puis la pandémie a provoqué une forte inflation des valeurs: les transactions ont redémarré tandis que les Ebitda étaient plus faibles, ce qui a soutenu les ratios avec les prix de vente. Puis le marché a opéré un retour à la normale en 2022. «Les taux d’intérêt plus élevés ont rendu les acquisitions à effet de levier plus coûteuses, tandis que les entreprises étaient moins poussées à effectuer des acquisitions pour placer leur trésorerie», résume Louis Godron, président d’Argos Wityu, lors de la présentation de cette étude mercredi.
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