
ANALYSE. Le volumineux et angoissant rapport sur la compétitivité européenne de l’ancien président de la BCE risque de rester dans un tiroir. C’est bien dommage, car l’UE ne se redressera pas sans enfin mettre en œuvre l’une de ses propositions phares
Avec ses 330 pages et ses 170 propositions, le «Rapport sur la compétitivité européenne» remis en début de semaine à la Commission européenne par Mario Draghi est digéré. Surnommé «Super Mario», l’ancien président de la Banque centrale européenne a évité à la zone euro de faire naufrage il y a dix ans lors de la crise de la dette. De quoi justifier que l’on prête attention à son diagnostic et à ses remèdes, même s’ils ne livrent pas de grande surprise.
A juste titre alarmiste, son document sera traité début novembre par les Vingt-Sept à l’occasion d’un sommet informel. La rencontre promet de belles empoignades entre les pays partisans d’une intégration économique plus poussée et ceux qui font preuve de davantage de retenue. A commencer par la frugale Allemagne qui ne veut toujours pas entendre parler d’emprunts communs. Malgré l’aura et l’expertise de son auteur, le document risque donc de s’enliser dans un cloud qui, cruelle ironie, sera possiblement de nationalité américaine.
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