
Certains de ces pays ont dû relever leurs taux d’intérêt pour éviter une dépréciation de leur monnaie et des sorties de capitaux, face à un dollar qui rapporte plus de 5% sans risque. L’Argentine et la Turquie font figure de cas particuliers
Le message a changé et les pays émergents l’ont bien entendu. Ce message, c’est celui de la Réserve fédérale américaine: ses taux d’intérêt vont demeurer plus élevés et plus longtemps qu’initialement prévu, afin de lutter contre l’inflation. Une perspective passée à la postérité en jargon financier à travers l’expression «higher for longer». Jusqu’à récemment, les marchés financiers prévoyaient que la Fed procède à six baisses de taux en 2024; ils misent dorénavant sur deux coupes. Des pays émergents avaient commencé à abaisser leurs taux plus tôt que les banques centrales occidentales, certains en 2021 déjà, risquent de devoir arrêter ou même inverser ce mouvement.
«Depuis que la Réserve fédérale a fait passer le message que ses taux allaient rester plus élevés pendant plus longtemps, des pays comme la Turquie, l’Inde, l’Afrique du Sud ou l’Indonésie risquent de subir une dépréciation de leur devise et des sorties de capitaux», analyse Ed Yau, analyste et gérant de fonds à la banque Piguet Galland. Dans l’esprit des investisseurs, la question est assez simple: pourquoi aller prendre des risques sur une monnaie émergente alors qu’ils peuvent recevoir 5% en dollar?
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