Qui va payer, et quand? Faut-il muscler la production aux Etats-Unis malgré l'incertitude? Les revirements de Donald Trump en matière de droits de douane déboussolent les constructeurs automobiles, qui doivent prendre des décisions lourdes de conséquences. Si M. Trump a renoncé à imposer certains droits de douane, les importateurs américains doivent s'acquitter depuis le 3 avril de taxes de 25% sur les automobiles.
Pour l'instant, les stocks permettent aux vendeurs d'écouler leurs véhicules sans augmenter les prix. Mais ce répit ne durera que quelques semaines, selon des fabricants et experts du secteur rencontrés mardi à un forum avant le Salon international de l'automobile de New York.
Car si les droits de douane sont maintenus, les constructeurs devront prendre une décision douloureuse: quel surcoût répercuter à leurs clients et quel surcoût absorber dans leurs comptes. Aucun acteur de la chaîne ne peut à lui seul "absorber" cet impact, a mis en garde Kjell Gruner, président de
VOLKSWAGEN Group of America.
"On ne peut pas juste dire: Bon, les clients vont digérer ça . L'augmentation du prix serait trop importante", a-t-il déclaré. "Et on ne peut pas non plus dire que c'est aux concessionnaires de le faire".
Pessimisme ambiant
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait pleuvoir les barrières douanières sur les partenaires commerciaux des Etats-Unis, dans le but affiché de rééquilibrer la balance commerciale du pays et de rapatrier la production aux Etats-Unis.
La semaine dernière, il a suspendu pour 90 jours un grand nombre de droits de douane, mais pas ceux de 25% sur l'automobile, ni ceux sur l'acier et l'aluminium, essentiels à l'industrie auto. Lundi, M. Trump a laissé entrevoir la possibilité d'un nouveau revirement en déclarant qu'il "cherchait quelque chose pour aider certains constructeurs de voitures".
Si Donald Trump ...