
Si les chiffres de l’emploi de l’Office fédéral de la statistique publiés ce lundi sont plutôt bons, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne et les prévisions d’évolution se sont assombries
Le spectre des droits de douane américains n’a pas pesé fortement ces derniers mois sur le marché du travail suisse. On le constatait il y a quelques semaines avec un taux de chômage resté stable – avant l’entrée en vigueur des tarifs le 7 août dernier. Il en va de même pour les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) annoncés ce lundi: l’emploi total en Suisse a augmenté de 0,6% sur un an au deuxième trimestre après correction des variations saisonnières. Les entreprises ont dans le même temps annoncé 10,0% de postes vacants de moins qu’à la même période en 2024.
A la fin juin, les entreprises comptaient en tout 5,5 millions d’emplois, hors agriculture, soit 35 400 postes de plus qu’un an plus tôt. La hausse est de 0,1% par rapport au trimestre précédent, toujours après correction des variations saisonnières, précise l’OFS dans un communiqué.
Quelque 2,3 millions de personnes travaillaient à temps partiel, dont 69,4% de femmes. Le volume de l’emploi, calculé en emplois à plein temps, a lui atteint 4,3 millions de postes (dont 40,6% occupés par des femmes), s’accroissant donc de 21 000 équivalents plein temps ( 0,5%) en l’espace d’une année.
Différence entre le secondaire et le tertiaire
Dans le secteur secondaire, soit l’industrie et la construction, les postes ont diminué de 0,4% (-4600 emplois), s’élevant désormais à 1,1 million. Mais dans le secteur tertiaire, c’est-à-dire les services, ils se sont accrus de 0,9% (40 000 postes) pour atteindre 4,4 millions d’emplois.
Selon les valeurs désaisonnalisées, l’effectif de personnel des entreprises a grimpé de 4900 postes ( 0,1%). Au cours du trimestre considéré, le niveau de l’emploi a baissé de 2800 postes dans le secteur secondaire (-0,2%), mais progressé de 6700 postes ( 0,2%) dans le secteur tertiaire.
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Personnel qualifié plus facile à recruter
Les entreprises ont en outre annoncé un total de 93 200 places vacantes, soit 10 400 de moins qu’au même trimestre en 2024. Ce recul a touché tant le secteur secondaire (-14,2%) que le secteur tertiaire (-8,8%). Les places vacantes représentaient 1,7% de l’ensemble des postes.
Les difficultés de recrutement de personnel qualifié, pondérées selon le nombre d’emplois, ont elles reculé, de 2,2 points de pourcentage à 37,1%.
Les prévisions d’évolution de l’emploi se sont, elles, assombries, les entreprises continuant de miser sur la prudence. Celles qui prévoyaient d’accroître leur effectif de personnel représentaient 11,0% de l’emploi total au deuxième trimestre (contre 12,3% un an plus tôt) et celles qui envisageaient de le réduire, 4,3% (3,7% un an plus tôt).
L’indicateur des prévisions d’évolution de l’emploi a fléchi par rapport à l’année dernière (-1,1 point), mais demeure confiant (1,04).