
Le fossé entre l’Europe et les Etats-Unis mis en évidence à Munich ces derniers jours devrait pousser les pays européens a financer encore davantage leur défense. Une tendance anticipée par les investisseurs qui misent sur l’industrie militaire européenne
Dans la foulée de la Conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue du 13 au 16 février, l’industrie de la défense européenne a vu ses titres s’envoler. Malgré le début de pourparlers entre responsables américains et russes en Arabie saoudite, ce mardi, au sujet de la guerre en Ukraine, les investisseurs parient sur une augmentation des dépenses militaires en Europe. Lors de l’événement annuel, une fracture entre les Etats-Unis et ses alliés européens s’est matérialisée. Le vice-président J. D. Vance a adressé des critiques virulentes l’égard de l’Europe tandis que Keith Kellogg, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine et la Russie, a laissé entendre que les Européens ne participeraient pas à des négociations pour une paix en Ukraine.
Malgré un démenti apporté par Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain, aux propos de ce dernier, plusieurs dirigeants du Vieux-Continent ont insisté sur la nécessité de renforcer la défense européenne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a notamment proposé d’activer la clause de sauvegarde permettant de déroger aux règles du pacte de stabilité budgétaire de la zone euro pour pousser à de tels investissements. Celles-ci imposent aux pays membres de limiter leur déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) et la dette à 60% du PIB. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a, lui, appelé à la création de forces armées de l’Europe.
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