
La chute de CREDIT SUISSE a souvent été mise sur le dos de ses anciens directeurs généraux étrangers. C’est plutôt l’échec de trente ans de stratégie d’internationalisation du secteur bancaire, selon deux chercheurs, qui analysent les profils des banquiers suisses
On a beaucoup parlé, dans le dossier CREDIT SUISSE, de l’influence, souvent décrite comme néfaste, des hauts dirigeants étrangers passés par la banque. L’Américain Brady Dougan aurait insufflé une culture de prise de risque excessive, tandis que le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam se serait perdu dans des conflits d’ego menant à l’affaire d’espionnage qui précipita son départ. Cette rhétorique a alimenté l’idée que les banques suisses seraient guidées par des managers hors sol, sans attaches locales. A quel point les hauts cadres bancaires sont-ils internationaux, par leur nationalité ou leur parcours professionnel? Est-ce forcément un atout, et dans quelles circonstances? Que signifie vraiment, aujourd’hui, d’avoir un profil international dans le secteur bancaire suisse? Deux chercheurs romands apportent des réponses.
Sept des 12 membres du conseil d’administration d’UBS sont de nationalité étrangère – dont le président Colm Kelleher –, contre trois Suisses et deux binationaux. La répartition est pratiquement la même au sein de la direction générale, avec sept étrangers, deux Suisses et une binationale. Le comité exécutif de CREDIT SUISSE compte pour sa part deux Suisses, trois étrangers et un binational, le directeur général Ulrich Körner.
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