
Seule une poignée d’entreprises de la Cité de Calvin font le choix de localiser des activités en France voisine, malgré les volontés affichées des milieux économiques genevois
En 2023, plus de 1300 entreprises suisses étaient implantées en France, selon les chiffres du Secrétariat d’Etat à l’économie. Elles généraient plus de 300 000 emplois, faisant de la Suisse le premier pays créateur d’emplois de production dans l’Hexagone. Un certain nombre d’entre elles développent leurs activités à quelques kilomètres seulement de leur canton d’origine. Ces bilocalisations font naître des bassins économiques transfrontaliers d’importance au niveau des frontières françaises de Bâle, de Neuchâtel ou du Jura, créant des emplois locaux en France voisine.
Dans le Grand Genève, rares sont les firmes genevoises choisissant la périphérie française. Parmi les plus importantes: Migros, Monique Touzeau, Epithelix ou KeriMedical. Cette firme genevoise, basée aux Acacias, active dans la fabrication d’implants pour la main et le poignet, est à Archamps depuis 2021. Elle emploie 85 collaborateurs en France, et «continue d’embaucher». Cette implantation «s’est faite à la suite de l’échec des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Europe [rupture des négociations sur l’accord-cadre avec Bruxelles en 2021, ndlr]», explique Dougal Bendjaballah, cofondateur de la société. Cette dernière «devait impérativement garder un autre siège en Europe pour ses activités», tout en restant proche de son siège social. Plusieurs facteurs expliquent le choix de la Haute-Savoie: la proximité de deux aéroports internationaux et d’une gare de première importance, la présence de pôles de formation nécessaires pour ses activités couplée à l’existence de compétences professionnelles uniques sur le sol français. Cette décision a un certain coût pour KeriMedical: payer des salaires «20 à 25%» supérieurs, par rapport à d’autres régions françaises. Des surcoûts qu’elle ne peut pas répercuter sur les prix de ses produits, ces derniers étant réglementés.
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