En bourse, l’année 2023 aura été celle de l’IA. Les niveaux stratosphériques atteints par l’américain Nvidia en quelques mois ne sont-ils tout de même pas suspects? Pour les spécialistes, la situation actuelle est loin de ressembler à la bulle spéculative de l’an 2000
La fulgurante progression du titre de Nvidia suscite bien des interrogations. Depuis le début de l’année 2023, la valeur du spécialiste américain des semi-conducteurs a été multipliée par neuf. Une ascension qui l’a propulsé à la première place des capitalisations boursières mondiales il y a un peu plus d’une semaine. Mais l’action de l’entreprise très en vue dans le domaine de l’intelligence artificielle a ensuite trébuché, perdant environ 13% de sa valeur et effaçant 430 milliards de capitalisation boursière en trois jours. Un mouvement qui lui a fait perdre sa première place, repassant derrière MICROSOFT et Apple. Le titre s’est, depuis, repris, et affichait une hausse d’environ 6% vendredi.
Ces soubresauts soulèvent une question: l’incroyable envolée de l’action n’est-elle pas le reflet d’une bulle spéculative autour de Nvidia, et plus généralement de l’IA? Pas si l’on considère les taux de croissance de 500 à 600%, l’année dernière, du bénéfice de Nvidia, qui devrait cette année atteindre 60 milliards de dollars. A ce rythme, il pourrait dépasser celui d’Apple – proche de 100 milliards – d’ici deux ans, estime Charles Bordes, analyste chez Atonra, une société de gestion genevoise qui a commencé à investir dans l’IA en 2015. Nvidia occupe la première position du certificat [les certificats activement gérés sont des produits structurés, ndlr] géré par Atonra (100 millions de dollars d’actifs sous gestion) «depuis le 1er jour» (elle pèse actuellement 9% des positions).
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